Le Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest (Reao-Mali) veut inciter la jeune génération à entreprendre afin de contribuer à la lutte contre le chômage, en la faisant découvrir les challenges, les opportunités et les perspectives de l’entreprenariat au Mali. Tel était l’objectif visé en organisant samedi dernier la 2è édition de son Ceo Talk : donner la parole aux chefs d’entreprise pour parler de leur parcours. La rencontre a enregistré la présence du président du Reao-Mali, Houd Baby et du directeur général de Spirit, membre de l’organisation, Sidi Danioko.
Pour être un bon entrepreneur, il faut se former d’abord et avoir la capacité de saisir des bonnes opportunités, a introduit Sidi Danioko, parlant des défis. Avant d’évoquer les embûches auxquelles il faudrait s’attendre. «Dans le domaine de l’entreprenariat au Mali, on est confronté à des handicaps liés à l’accès au financement et le coût de l’argent, la domination de l’économie par le secteur informel, l’absence de statistiques et d’informations pour orienter les entrepreneurs de façon fiable et neutre vers les opportunités», a prévenu le directeur général de Spirit.
L’offre est largement faible par rapport à la demande dans tous les secteurs d’activités. La quasi-totalité des matériaux de construction dans les Bâtiments et travaux publics (BTP) sont importés. La balance commerciale du pays est déficitaire de plus de 400 milliards de Fcfa, les services à la personne et aux familles sont à un niveau embryonnaire. Alors que le monde vit au rythme de la robotique industrielle et de l’Intelligence artificielle, le secteur des Technologies de l’information et de la communication (Tic) au Mali est au stade embryonnaire, a-t-il décrit.
Le Mali est un pays de négoce où l’esprit d’entreprenariat s’est jusqu’ici manifesté dans les domaines du commerce et de la distribution. Le marché national regorge d’énormes potentialités, a-t-il assuré. La révolution agricole, caractérisée par le passage de l’agriculture familiale extensive à celle mécanisée, et la révolution industrielle constituent un moteur de développement pour les pays à faibles revenus, a souligné Sidi Danioko, parlant des perspectives économiques.
S’y ajoute, selon lui, le besoin de transformation des produits issus de l’élevage, de la pêche et de la cueillette en produits industriels.
Pour être compétitif, le Mali doit poursuivre sa transformation digitale et profiter des opportunités qu’offre le secteur des TIC, a proposé le patron de Spirit. La révolution digitale, a-t-il argumenté, permet d’autonomiser des tâches par le développement d’application, l’automatisation des systèmes, la gestion des objets connectés créant ainsi des gains de productivité et donc des richesses.
Quant au président du Reao-Mali, il a rappelé que cette cérémonie visait à édifier et encourager les étudiants et les jeunes entrepreneurs à créer de l’emploi en entreprenant. L’entreprenariat est un moyen efficace de lutter contre l’immigration irrégulière de la jeunesse vers l’Occident, a expliqué Houd Baby. Invitant à adapter les formations professionnelles aux besoins de l’emploi, il a exhorté les jeunes à se former, à saisir des opportunités qu’ils doivent transformer en projets, puis en modèles d’affaires pour pouvoir les matérialiser.