Le secrétaire général du syndicat national de l’enseignement du supérieur (SNESUP), Pr. Abdou Mallé dénonce avec vaillance la mauvaise foi des autorités à appliquer les accords conclus avec le gouvernement. Pour lui, la cessation de la grève dépend des propositions qui seront faites à la reprise des négociations prévues ce lundi 1er novembre.
Le syndicat national de l’Enseignement supérieur (SNESUP) est depuis le 26 octobre 2021 en grève illimitée. Paniqués par cette nouvelle, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et celui de la Fonction publique se sont réveillés de leur sommeil et veut dialoguer avec les grévistes. Ouvert au dialogue, la délégation du Snesup conduite par le Pr. Abdou Mallé, les conciliateurs et la partie gouvernementale se sont retrouvés mercredi 27 octobre 2021 pour les négociations. Peine perdue ! Dans la salle, le Snesup constate que les représentants du gouvernement n’étaient pas préparés. « Pour des raisons d’impréparations donc pas de mémoire en défense, les négociations ont été repoussées à ce lundi 1er novembre 2021 », affirme le Pr. Abdou Mallé.
Selon le Snesup, leur grève illimitée intervient suite aux voltes faces de la partie gouvernementale qui, après accord sur les points, revient à chaque fois sur sa position. Pour le secrétaire général du Snesup que nous avons joint au téléphone, ces comportements « irresponsables » dénotent la mauvaise foi du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique mais aussi celui du Travail et de la Fonction publique.
Selon le secrétaire général du Snesup, la grève illimitée n’est que la suite logique des deux grèves de 5 jours, courant mois d’août 2021. Il s’agit dira-t-il, des grèves du lundi 4 au vendredi 8 octobre 2021, et du lundi 11 au vendredi 15 octobre 2021. Pour le patron du syndicat des enseignants du supérieur, il s’agissait à travers cette grève illimitée d’obliger le gouvernement à appliquer immédiatement les accords contenus dans le Procès-verbal de conciliation du 26 août 2021 entre le gouvernement et le CEN-Snesup.
Il faut rappeler que les points posés portent entre le retard dans la mise en œuvre du procès-verbal de conciliation du 7 janvier 2021, la non application de la prime des enseignants de recherche conformément à l’article 34 du décret n°2017-0850P-RM du 9 octobre 2017 fixant les modalités d’applications du statut des chercheurs, la lenteur dans la mise en œuvre du rapport du 6 mai 2021 de la commission technique de relecture du statut des enseignants chercheurs et de son décret d’application, le retard chronique dans le paiement des arriérés d’heures et des frais des tâches liées aux examens supplémentaires; le blocage artificiel au secrétariat général du gouvernement de l’ordonnance sur les deux nouvelles grilles indiciaires planchers 755 et 850 et plafonds 1555 et 1650 et l’augmentation de 2 ans de l’âge de départ à la retraite pour les enseignants chercheurs seniors et du décret d’application relu du statut des enseignants chercheurs.
« Il faut mettre en application les PV de conciliation du 26 août 2021 qui découle du PV de janvier 2021. Nous avons trop attendu, nous avons donné du temps au gouvernement de passer de la phase théorique à la phase pratique », souligne cet autre membre du Snesup.