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Insécurité, ANR, prorogation de la transition : le parti SADI clarifie sa position !
Publié le mercredi 3 novembre 2021  |  zireinfo
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Le parti ‘’Solidarité africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI)’’ a animé le 28 octobre 2021, son traditionnel point de presse. De l’insécurité grandissante, aux prochaines Assises nationales de refondation, à la prolongation de la durée de la transition en passant par le blocage de l’aide aux partis politiques, les responsables du parti SADI n’ont rien omis lors de cette conférence tenue au siège du parti à Djélibougou.

Co-animée par les différents responsables du parti, dont son président, Oumar Mariko, cette conférence avait pour objectif d’informer l’opinion sur l’évolution de l’actualité nationale, mais surtout de faire part de la position du parti ‘’Solidarité africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI)’’ sur la gestion de la transition. Dans la déclaration liminaire, le parti SADI annonce la question sécuritaire comme la priorité des priorités. Car selon ses responsables, rien ne peut se réaliser dans une atmosphère de menace directe et constante contre la vie des populations maliennes et de toutes celles qui vivent au Mali.

Pour Oumar Mariko, président du parti, l’insécurité au Mali monte en puissance, contrairement à ce que les autorités de la transition veulent faire comprendre aux populations. « Par exemple : soixante actions violentes ont été enregistrées dans la région de Sikasso en 2021. Du 1er avril au 30 juin 2021, 527 civils ont été tués, blessés ou enlevés contre 421 au cours du premier trimestre selon la MINUSMA », a-t-il souligné.

Selon Mariko, cela donne un total macabre de 948 victimes pour les six premiers mois de 2021, soit une augmentation de 25%. « Cette situation s’est aggravée depuis juillet, faisant plus de 1100 victimes, suite aux attaques et blocus de villages dans la zone de l’Office du Niger ; dans les cercles de Djenné et de Teninkou, sans oublier le plateau dogon », a-t-il ajouté.

Dans un document technique, SADI estime que les violences contre les civils et leurs biens sont commises quotidiennement dans les cercles de Kidal, Bandiagara, Douentza, Djenné, Koro, Mopti, Niono, Sikasso, Koutiala, Yorosso, Diéma, Nara, Kolokani, Kolondiéba, Ségou, Gao, Ansongo, Ménaka, Tombouctou, Diré, Goundam, Niafunké, Rharous, Teninkou, Macina, Kayes…

« Il est démontré depuis longtemps le lien presque direct entre la sécurité et le développement économique social et culturel. Ceci veut dire qu’aucune refondation n’est réaliste si elle ne règle prioritairement la question sécuritaire. La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader malgré les annonces de montée en puissance de nos Forces Armées et de Sécurité. Les populations laborieuses ont du mal à constater cette performance militaire constamment annoncée sur les réseaux sociaux », a déclaré le parti SADI dans son document.

Pour le parti d’Oumar Mariko, les affrontements directs, les massacres, les enlèvements, les menaces, les braquages et les rackets se sont étendus sur l’ensemble du territoire national. « Des groupes d’autodéfense locaux affrontent des groupes soi-disant djihadistes dans plusieurs localités. Des attaques et des représailles se suivent et font de dizaines de victimes et de déplacés. Les biens sont enlevés ou détruits. Les populations sont dépassées et surprises par l’ampleur des dégâts et l’absence de réactions diligente de la force publique capable de les protéger contre ces violences et violations des droits. Les revendications territoriales qui étaient le prétexte principal de la déstabilisation de notre pays sont aujourd’hui débordées sur le terrain par l’imposition de pratiques rigoristes de l’islam qui, elles-mêmes, sont souillées par des confrontations aux allures ethniques et communautaires autour desquelles se développent des gangs de braqueurs et de maîtres chanteurs qui propagent la psychose un peu partout. Les groupes dits radicaux étendent leurs actions dans le sud-est de notre pays », note le document.

La prolongation de la Transition, une question relative !

Le parti SADI considère tout de même que la sécurité est une condition sine qua non pour tenir des élections libres, crédibles et transparentes. D’où il estime que la prolongation de la transition reste une question relative et qui n’est cependant pas un objectif ou un acte de résistance anti-impérialiste. Elle constitue, selon les responsables de la formation politique, une période de préparation et d’actions planifiées et bien comprises par le peuple. « Nous disons bien que la prolongation n’est ni un objectif à atteindre pour réussir la transition, ni un acte de défiance. Le parti SADI est très préoccupé par l’insécurité qui affectera la rentrée scolaire 2021-2022. Plus de 1000 écoles seront fermées dans les régions du nord, du centre du Mali. Si la situation perdure comme cela se sent en ce moment, d’autres écoles seront fermées dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Mopti », a souligné Barako Bocoum, secrétaire chargé des questions politiques.

Il estime également que le présent et l’avenir du Mali sont fortement menacés. « Sans écoles, sans transports, sans marchés, sans pâturages et sans rencontres, que deviendra notre pays ? Comment refonder un pays bloqué et assiégé de toutes parts ? », s’est-il interrogé. Pendant ce temps, a continué Bocoum, les autorités de la transition donnent de bonnes et de mauvaises nouvelles aux Maliens. « Ils disent haut et fort ce que le peuple acquis au changement veut entendre. Mais reculent dans la pratique et négocient des fausses solutions. Ce qui est constant, c’est qu’il n’y aura pas de paix en Afrique de l’Ouest et au Maghreb tant que notre pays n’est pas sécurisé. Le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Sénégal et le Tchad doivent mettre en place un bloc unique et souverain pour assurer leur propre sécurité qui conditionne celle des pays du Maghreb et des pays côtiers », a-t-il souligné.

ANR, le folklore de trop ?

Les Assises nationales de Refondation (ANR) ont dépassé le cadre de simple spéculation et le gouvernement de transition travaille déjà sur les termes de références, son cadre d’organisation et les forces vives à inviter. Comme à l’accoutumée, le parti SADI a fustigé cette initiative dont, selon la formation politique, la finalité est déjà connue de tous. « Depuis 2012, il y a eu combien d’assises, de concertations ? Nous savons tous comment les recommandations de ces différentes rencontres ont été jetées dans les tiroirs. Inutile de rappeler que pour tromper le peuple, le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), pour sa survie, a organisé un dialogue national dit inclusif. Mieux, IBK avait ouvert la porte à tous pour entrer dans le gouvernement comme solution à la crise. Pour SADI, les problèmes du Mali et leurs solutions sont connus. Donc nous SADI, refusons de contribuer à la dilapidation de deux milliards et demi (2,5 milliards de francs CFA) », a défendu Dora Cheick Diarra, secrétaire à l’organisation.

S’agissant de l’organe unique de gestion des élections, le parti ‘’Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’indépendance’’ estime que c’est un projet qui fait tomber le masque des autorités actuelles. Selon les responsables de SADI, l’organe unique montre à suffisance que les autorités actuelles veulent avoir le contrôle du processus électoral. « Pourquoi l’administration actuelle supposée neutre ne peut pas être retenue pour organiser des élections ? Comment comprendre qu’un régime neutre ne peut s’accommoder avec l’administration qui demeurera quand la transition prendra fin ? Le peuple a compris le ménage : il s’agit, ni plus ni moins, pour Assimi Goïta et Choguel Kokalla Maïga, de choisir leur homme plutôt que de respecter la volonté du peuple », a-t-il estimé.

Aussi, lors de cette conférence de presse, la formation politique d’Oumar Mariko, a-t-elle informé l’opinion d’une plainte déposée contre les autorités de la transition pour non-paiement de l’aide publique aux partis politiques au titre de l’exercice 2019-2020. Cela, conformément à la loi n°05-047 du 18 août 2005 portant charte des partis politiques, en son article 29, qui octroie une aide publique allouée du budget national de 0,25% des recettes fiscales. Le parti SADI exige donc le versement de ce qui lui revient de droit, car pour les responsables, le parti SADI, contrairement aux autres formations politiques, joue pleinement son rôle à travers la participation aux élections, la formation politique de ces militants et de la population, les luttes sociales, les défenses des intérêts des citoyens, etc.

Amadou Kodio

Source : Ziré
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