Le Syndicat des Enseignants-Chercheurs du Mali (SECMA) a été porté sur les fonds baptismaux par des enseignants chercheurs soucieux de l’avenir du corps et dans le but de lutter contre les maux qui minent le secteur. Les responsables du jeune syndicat étaient devant la presse, le mercredi 03 novembre 2021 à la Faculté d’histoire et de Géographie et ont signalé qu’ils comptent dynamiser le secteur tout en menant une farouche lutte pour défendre les intérêts matériels et moraux des syndiqués.
« Le Syndicat des Enseignants Chercheurs du Mali (SECMA) est le fruit du collectif des enseignants-chercheurs du supérieur et de la recherche scientifique qui, après avoir entrepris des actions, notamment la tenue d’une assemblée générale le 18 juillet 2020, a vu la mise en place d’un directoire composé d’une dizaine d’enseignants-chercheurs provenant de plusieurs structures », a raconté Dr. Sékou Amadou Traoré, le secrétaire général du SECMA. Selon lui, le SECMA est aussi né suite au manque de dynamisme du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (SNESUP) qui, à ses dires, évoluait dans l’illégalité, car son mandat ayant pris fin depuis 2012. «C’est à la suite de la pression du collectif que le Comité Exécutif National du SNESUP a déclenché une grève illimitée en décembre 2020 qui n’a ni été préparée, ni approuvée en assemblée générale. Une négociation a suivi et a donné lieu à un PV de conciliation le 07 janvier 2021. De ce PV, aucun syndiqué n’a compris le contenu. Le bureau se vante d’avoir obtenu l’indice 3000 et l’article 66, alors qu’il n’en est rien. Il a été obtenu simplement 90 points d’indice qui ne représentent que 13% de l’article 66 alors que cet article octroyait d’emblée 29% à notre corps comme obtenu par le statut général de la fonction publique et nos collègues enseignants du fondamental et du secondaire. Les deux points ont donc été traités en un point comme s’ils étaient les mêmes. Les enseignants-chercheurs du Mali ont été donc floués par leur propre syndicat », a-t-il rapporté, avant d’ajouter qu’à ce jour, considérant qu’aucune satisfaction de ces doléances n’a été obtenue sur le dit PV, le SECMA s’insurge contre et exige l’application immédiate de l’article 66 dans sa totalité dont 617 points d’indice avec effet rétroactif ; l’application de l’indice plafond 3000 ; l’octroi de la prime de recherche qui est un acquis depuis 2017 ; l’obtention de passeport diplomatique pour les recteurs et le passeport de service pour tous les enseignants-chercheurs comme partout dans le monde ; le paiement des arriérés d’heures supplémentaires et une reforme permettant de régulariser définitivement le paiement de ces heures. Le secrétaire général du SECMA a noté que le SECMA se tient prêt à prendre des mesures qui s’imposent pour mettre les enseignants-chercheurs dans leurs droits si les doléances citées plus haut ne sont pas satisfaites. « Nous demeurons ouverts à toute discussion et disponibles pour toute collaboration permettant de renforcer le corps des enseignants-chercheurs du Mali, et il n’y a pas de conflit entre nous et le Snesup, même si une démission collective est en gestation pour nous rejoindre », a-t-il signalé, avant d’indiquer qu’ils travailleront pour assainir le secteur.
Ousmane Baba Dramé/ Moussa Samba Diallo