Houssa Hamadou, un berger et homme de ménage d’un groupe terroriste, d’origine nigérienne, âgé de 20 ans, a été condamné par la Cour d’assises spéciale à la réclusion criminelle.
Inculpé pour « appartenance à un groupe de combat intentionnellement en relation avec une entreprise terroriste, actes de terrorisme par détention, port des armes et munitions de guerre », Houssa Hamadou, berger, natif de Bisso en République du Niger, a écopé de la prison à perpétuité.
En effet, selon les informations fournies dans son dossier, après la faillite, Houssa Hamadou a choisi de rejoindre les rangs d’un groupe de terroriste, courant 2017, en vue de relancer son commerce. Recruté par ce groupe terroriste dont le chef serait Zeïd, moyennant un salaire mensuel de 50 000 FCFA, l’accusé s’occupait des travaux ménagers. Après une cinquantaine de jours de travail, sentant la menace d’une frappe, le chef décide de délocaliser le groupe. C’est durant ce déplacement vers Tabankort qu’ils ont aperçu un convoi de Barkhane. C’est dans leur fuite qu’ils ont abandonné Houssa qui sera ensuite capturé et désarmé par les éléments du Gatia, puis remis aux autorités de Gao, avant d’être transféré à Bamako.
«Je reconnais les faits. Je travaillais avec les terroristes, j’étais leur homme de ménage. Je faisais les commissions et on me payait 50 000FCFA par mois. J’ai fait un mois et 20 jours avec eux. Ils étaient 09 terroristes ; ils parlaient Tamasheq. C’est dans la journée qu’ils se déplaçaient. Oui, j’ai été arrêté en possession d’une arme de guerre de marque AK47 sur le territoire malien», a-t-il reconnu.
« L’accusé traversait une période financièrement difficile. Il a décidé de rejoindre un groupe terroriste. En toute connaissance de cause, il était avec eux et il a été appréhendé en possession d’une arme de guerre et de munitions par le Gatia. Cet accusé est très dangereux. Pensez à votre promotionnaire Soungalo Koné qui avait été enlevé à Niono et ensuite tué par un groupe de terroristes. Pensez à la Colombienne qui a recouvré sa liberté le 09 octobre après plus de deux ans de captivité», a requis le ministère public.
Son avocat, maître Siaka Balla Traoré, va tenter de le sauver, sans succès.
«Mon client a été démarché par un groupe. Il était avec eux, il les emmenait de l’eau pour pouvoir relancer son maigre commerce. Les vrais terroristes n’arrivent pas à Bamako. On n’amène que des boys à la Cour d’assises, sinon les vrais sont tués par la force Barkhane. Je plaide pour les circonstances atténuantes », a-t-il plaidé.
Décision de la Cour : réclusion criminelle à perpétuité et 10 millions d’amende. Arrêts civils : 05 millions à titre de dommage et intérêts.