Certes, c’est toujours la mort dans l’âme qu’un ministre se voit éjecter d’un gouvernement, mais le cas de ce ministre de la Transition d’Assimi Goïta mérite d’être conté. Ancien fonctionnaire international, ce cadre émérite, qui a porté le nom et l’image du Mali aux quatre coins du monde, gagnait son avoine paisiblement dans les consultations au profit d’organisations ou d’organismes internationaux ou auprès de chefs d’Etat africains. Cela lui rapportait plusieurs dizaines de millions de nos francs. Mais, quand la nation lui fit appel afin qu’il apporte sa pierre à l’œuvre de construction nationale, il abandonna couvert et privilèges pour figurer dans le premier gouvernement de Transition.
Là, on lui confia un portefeuille qui lui va comme des gants. En véritable technocrate, il révolutionna le secteur en moins de temps qu’il n’en faut. On retiendra notamment un projet personnel maousse évalué à plusieurs centaines de milliards de FCFA et dont le financement était déjà acquis auprès de la Banque mondiale qu’il voulait mettre gratuitement à la disposition de son pays. A cela s’ajoutent d’autres projets innovants et initiatives qui allaient sans doute placer le Mali dans le Top 10 des nations les plus avancées du secteur. C’est sur cette note d’espoir qu’intervient la démission du premier gouvernement, le 14 mai 2021, la formation du deuxième gouvernement le 24 mai, le deuxième coup d’Etat de la Transition quelques heures après, et la formation du troisième gouvernement de la Transition dirigé par Dr. Choguel Kokalla Maïga, le 11 juin 2021.
Pronostiqué comme quasiment certain de rempiler à son poste, notre héros n’est pas reconduit à la surprise générale. Chacun y est allé de son commentaire, mais la conclusion est la même : au Mali, la compétence est sacrifiée sur l’autel des intérêts politiques.
Aujourd’hui, notre ministre a repris ses esprits et ses affaires. Avec beaucoup de réussite d’ailleurs et plus d’espoir pour son pays.