Les cantines scolaires ont été instituées au Mali pour maintenir les enfants, surtout en milieux rural, à l’école. Mais, leur gestion est souvent sujette à caution.
Moussa Dougnon, chef de département approvisionnement, logistique et contrôle de qualité de l’alimentation scolaire, a indiqué qu’il existe plus de 1 574 cantines reparties entre les régions et le district de Bamako. Elles sont réparties, selon lui, entre l’académie d’enseignement de Bougouni, Dioila, Sikasso, Douenza, Taoudeni, Gao, Tombouctou, Kati, Kayes, Kita, Koulikoro, Koutiala, Ménaka, Mopti, Nioro, San et Ségou.
A travers les ONG humanitaires, plusieurs écoles sont servies en cantines. Selon M. Dougnon, les cantines de l’Etat sont toutes opérationnelles. « Un moment, il y a eu manque de fonds, des difficultés qui avaient empêché le lancement de cantines à Bamako et environ », selon lui.
Depuis le 30 avril 2021, les cantines ont été réparties entre les écoles avec la disponibilité des fonds.
Les cantines de Bamako concernent le Centre d’Animation pédagogique (Cap) de Sébénikoro, Kalanbambougou A-B, cap de Lafiabougou, Lassa, Bamako Coura, Banankabougou, Sénou, Sogoniko, Bakodjicoroni, Centre commercial, Bozola, Hyppodrome, Djélibougou et Kalaban coro. La cantine scolaire a été récemment créée à Doumanzana dans la Commune I.
Les mairies sont mandatées pour la gestion et le fonctionnement des cantines. Les budgets alloués pour les cantines scolaires tombent au niveau des mairies, qui les gèrent en collaboration permanente avec le comité de gestion scolaire.
« Nous sommes à notre première fois dans la gestion des cantines scolaires. Le fonds alloué pour la gestion de cette année est débloqué. Mais nous n’avons pas encore touché. Les cantines ne sont pas opérationnelles. Nous attendons encore les manuels de procédures. L’année dernière, le montant alloué pour les cantines scolaires s’élevait à 40 millions F CFA, pour les écoles de la Commune VI. Cette année, ils comptent ramener ce montant à 30 ou 33 millions de Franc CFA », a indiqué M. Abdallah Diarra, 5ème adjoint au maire de la commune VI.
Le rôle du Centre national des Cantines scolaires est de faire des collectes et ciblages des cantines, le suivi et l’évaluation. Ils vérifient si un village répond aux critères de cantines. Mais c’est à la population de transmettre le besoin de la création d’une cantine.
« Pour créer une cantine dans une école, il faut un ensemble de critères. Il faut que la population se mobilise pour demander la création. Les cantines sont créées dans les écoles des zones d’insécurité, des milieux ruraux à faible taux brut des filles scolarisées, zones faibles de structures scolaires, de vulnérabilité élevée, l’engagement des collectivités territoriales, les villages où 30 % des élèves traversent 3 km pour arriver aux écoles », disait M. Dougnon.
« Nous sommes à notre début. Le budget des premiers trimestres sont disponibles. En commune V il n’y a que Sabalibougou premier et second cycles. Mais c’est d’abord en phase d’essais », a affirmé Mme Haïdara Oumou Touré, 5ème adjointe au maire de la Commune V.
Dans les médias et sur le terrain, la gestion des cantines est jugée très critique car plusieurs cantines sont non opérationnelles tandis que les fonds alloués tombent dans la main des maires.
Lors de la célébration de la Journée internationale de l’alimentation, le Professeur Doulaye Konaté, en son temps, ministre de l’Education nationale, indiquait que 6 milliards de franc CFA seraient débloqués pour la gestion des cantines scolaires.