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Kadidia Fofana, présidente du mouvement Ante Sen Boala : « Il ne sert à rien d’aller à un bras de fer avec tout le monde »
Publié le dimanche 7 novembre 2021  |  Mali Tribune
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© aBamako.com par Momo
Lancement de campagne du Candidat Soumaila Cisse
Bamako, Le 8 juillet 2018 le Candidat Soumaila Cissé a lancé officiellement sa campagne au Boulevard de l`indépendance
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Vie chère, prorogation de la transition, le sommet du 7 novembre de la Cédéao sur le Mali et la Guinée, les négociations avec les terroristes maliens, etc. Kadidia Fofana, présidente du Mouvement « Anté Sen Boala » non moins élue communale en Commune II de Bamako, nous explique, à cœur ouvert.
Mali-tribune : On assiste à une hausse de prix des denrées de première nécessité sur le marché malien. Qu’est-ce qui explique cette hausse ?



Kadidia Fofana : En effet le prix des produits fortement consommés notamment alimentaires ne cesse de grimper sur le marché malien à une vitesse vertigineuse.

Déjà le 1er juillet 2021, le gouvernement de transition a été interpelé par les membres du CNT concernant ce même problème, des voix commencent à se lever, nous avons l’Association des Maliens contre la Vie chère qui a vu le jour et qui a même organisé une marche sur la Primature, des femmes qui sont réunies parce que le panier de la ménagère reste troué puisque l’argent ne suffit plus. Maintenant il revient à l’Etat de trouver une solution parce que gérer un Etat, c’est aussi apporter des solutions aux problèmes auxquels les populations sont confrontées. Certes, c’est le monde qui est frappé par une crise sans précèdent avec l’arrivée de la Covid-19 qui s’est soldée par la fermeture des frontières et même dans la sous-région tout le monde est confronté à même problème. Mais, il revient aux dirigeants de ce pays de travailler et de trouver des solutions pour abréger la souffrance des Maliens.

Mali-Tribune : Le vendredi dernier, les Maliens sont sortis pour soutenir la transition et demander aux autorités de la transition d’aller au-delà des 18 mois prévus par la Charte. Selon vous, faut-il proroger ou pas ?

K F.: La question est un peu complexe parce que pendant le mois de septembre 2020, lors des concertations ce sont des Maliens qui se sont réunis au CICB qui ont décidé de façon majoritaire d’accorder 18 mois comme délai imparti à la transition. Aujourd’hui des voix se lèvent encore pour demander la prorogation de cette transition. Mais, je pense clairement lorsqu’on veut prendre un tel chemin avec un pays aussi fragilisé comme le Mali, il faut user du langage de la vérité, il faut non seulement dire la vérité au peuple malien, mais aussi à nos partenaires. Tout le monde sait qu’un pays en cette période de mondialisation ne peut s’octroyer le luxe de vivre en autarcie. Si on ne peut pas se passer des autres, il serait raisonnable pour nous d’user du langage de la vérité, faire comprendre pourquoi les Maliens veulent aller à une prorogation ou pas ? Parce qu’il n’y a pas que des partisans de la prorogation, il y a aussi des voix discordantes qui ne veulent pas de cette prorogation et qui pensent que le délai est imparti. Lors des concertations, nous avons rédigé une feuille de route en plus de la Charte qui donnait toutes les directives à la transition pour que les objectifs soient atteints durant les 18 mois. Si cela a été fait, il convient de se remettre en cause qu’est ce qui a été fait et qu’est ce qui n’a pas été fait et qui n’a pas fait quoi pour que l’objectif ne soit pas atteint et tirer les leçons de ça. Donc aller à une prorogation de la transition certes l’idée est populaire, mais ça peut-être aussi suicidaire, il faut faire la part des choses. Aujourd’hui la population malienne veut se démarquer de tous ces formalismes de ne pas dépendre de la France, des Nations unies, de la Cédéao, mais est-ce que nous sommes suffisamment prêts pour ouvrir tous ces fronts ? Est-ce que nous sommes prêts à aller à un bras de fer avec nos pays voisins ? Je pense qu’il serait raisonnable de se poser ces questions et voir les avantages de la prorogation et les inconvénients que cela peut causer.

Mali-Tribune : Vous venez de le dire que c’est le Maliens qui ont décidé de fixer la durée de la transition à 18 mois. La Cédéao et les Nations unies mettent la pression sur les autorités pour respecter ce délai. Et si les autorités veulent aller au-delà des 18 mois. Est-ce qu’on peut dire que ces 18 mois ont été utilisés à mauvais escient ?

K F.: Je ne saurais le dire. Jusqu’à preuve du contraire, je n’ai pas entendu en tout cas par voix officielle une demande de prorogation de la transition. Lorsque que le Premier ministre a présenté son Plan d’Action de gouvernement au CNT, il s’est exprimé clairement en disant au peuple malien que le délai imparti sera respecté que son prédécesseur avait déjà commencé un travail et lui, il est là pour bien l’achever. C’est ce que moi, je retiens du Premier ministre.

Mais lorsque vous faites partie des organisations internationales et que vous êtes signataires des Conventions entre autres, ces organisations sont régies par des textes on ne peut pas faire partie d’une organisation et ne pas se soumettre aux règlements. Maintenant qu’est-ce qu’il y a lieu de faire ? Il faut gérer cette question avec beaucoup de tacts et d’intelligence, il ne sert à rien d’aller à un bras de fer avec tout le monde. Aujourd’hui, le peuple malien aspire à une indépendance politique, c’est-à-dire ne pas dépendre de la France, des Nations unies, de la Cédéao. Mais, on ne peut pas prétendre avoir une indépendance politique sans passer par l’indépendance économique.

Il faut être indépendant économiquement avant de chercher à être indépendant politiquement, c’est important parce que vous ne pouvez pas dépendre de l’aide des autres et ne pas vous soumettre aux règlements. Le Mali peut emprunter le même chemin que la Chine par exemple s’enfermer, travailler à être indépendant économiquement avoir sa monnaie une fois qu’on se sentira suffisant sur le plan économique et on aura notre mot à dire sur certains plans. Puisse que cette communauté internationale demande de tenir ces élections et les autorités maliennes pensent que ces élections ne peuvent pas se tenir dans ces conditions actuelles. Je crois qu’on doit amener cette communauté internationale à nous aider à stabiliser le pays. Je pense que c’est très important de leur faire comprendre ça.

Mali-Tribune : Le dimanche prochain, un sommet extraordinaire de la Cédéao se tiendra sur le Mali et la Guinée. Faut-il s’attendre à des sanctions contre notre pays ?

K F.: J’espère que le Mali ne sera pas victime une fois de sanctions, c’est vrai que la Cédéao a ses règlements, on ne peut pas se dérober de la Cédéao, de l’Union africaine, et des Nations unies, qui sont toutes régies par des règlements. Nous espérons que ce peuple qui a tant souffert ne va pas souffrir davantage qu’ils soient regardant sur les conditions de vie des Maliens, nous sommes débordé de partout, il y a beaucoup de fronts.

Mali-Tribune : Lors du dialogue national inclusif, les Maliens ont demandé de négocier avec tous les terroristes maliens, y compris Kouffa et Iyad. Selon vous, faut-il négocier avec les terroristes ?

K F.: Cela fait partie des recommandations du Dialogue national inclusif (Dni), nous avons été les initiateurs puisqu’à l’époque, nous avons signé un accord politique de gouvernance avec le gouvernement d’alors. D’abord, c’était le dialogue politique inclusif après les Maliens ont demandé à ce que ce dialogue ne soit que politique ; que cela soit national et que tout le monde se retrouve dedans. Et, au cours du Dialogue national inclusif, des Maliens ont émis le souhait dans leur majorité à ce qu’on négocie avec les terroristes et djihadistes maliens puisse que cette guerre semble sans fin. Si nous ne pouvons pas gagner un combat par les armes autant négocier. Ce sont des fils du Mali. Mais dernièrement lorsque les membres du Haut conseil islamique du Mali sont sortis pour informer le peuple malien de cette démarche-là, il y a eu un avis contraire de la part du gouvernement qui a démenti. Même si c’est une bonne chose, ce sont eux les dirigeants qui décident de ne pas entamer cette démarche cela veut dire qu’ils ont d’autres alternatives nous leur faisons entièrement confiance.



Propos recueillis par

Ousmane Mahamane
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