La Coordination des Associations et Regroupement de la Société Civile du Mali (CARSOC) avec, à son sein le réseau malien des consommateurs de la téléphonie mobile et l’association libre des consommateurs maliens (ALCOM), était en conférence de presse, le samedi 6 novembre 2021 à la bourse du travail. Objet : célébrer le verdict de la justice dans le litige qui l’opposait aux opérateurs téléphoniques Sotelma Malitel et Orange Mali, depuis 2011, par rapport à la problématique de répondeur. Pour les consommateurs cette décision manifeste « la renaissance de la justice malienne ».
La Cour d’appel de Bamako vient de condamner les opérateurs de téléphonie Orange et Malitel à payer aux consommateurs Maliens plus de 171 960 360 000 franc CFA, dont 1 milliard 500 millions de dommage et intérêt, à cause de l’arnaque sur la gestion du système de répondeur jugé incorrecte et illégale. Depuis 10 ans, cette affaire était pendante au niveau de la justice qui l’allait classer plusieurs fois, sans suite. Suite à l’engagement et la détermination des différentes organisations de la société civile, en générale, et celles des consommateurs, en particulier, le dossier a été recouvert. Mieux, tranché en faveur des consommateurs, c’est-à-dire, le peuple malien. Une rare, voire une première décision de justice à frapper si fort des sociétés multinationales au Mali d’où la volonté du Réseau Malien des Consommateurs de la Téléphonie Mobile et l’Association Libre des Consommateurs Maliens à travers la Coordination des Associations et Regroupement de la Société Civile du Mali (CARSOC) à placer cette « victoire » sous le symbole de la « renaissance de la justice malienne ». « Depuis 2011, ce dossier était devant la justice, on nous a pratiquement marginalisé, on nous a spolié, on nous a humilié dans le dossier et aujourd’hui, contre toute attente, des magistrats viennent de prendre leur responsabilité… en démontrant que les consommateurs avaient bien raison dans ce dossier » a indiqué lors de cette conférence de presse, le Dr Adama Traoré, président de la Coordination des Associations et Regroupement de la Société Civile du Mali (CARSOC) non moins président du Réseau Malien des Consommateurs de la Téléphonie Mobile. Et de se réjouir que « c’est du jamais vu », cette décision. Il estime qu’on peut désormais compter sur la justice malienne, parce que selon lui : « désormais, le faible aura son compte, le pauvre aura son compte… ça ne sera plus une justice de nantis, mais une justice du peuple par le peuple et pour le peuple » a-t-il martelé.
Pour sa part, le président de l’Association Libre des Consommateurs Maliens (ALCOM), M. Ablaye Ballo a tenu à saluer le département de la justice, le Paule économique, les deux syndicats de la magistrature (Sam et SILIMA) et tous les acteurs de la justice, qui ont compris que « sans la justice, c’est de de l’injustice ». Ballo s’est surtout réjoui que la justice ait allé, cette fois-ci, au-delà du Mali pour chercher un expert international afin que ce dossier Orenge et Sotelma Malitel soit tranché pour de bon. A ses dires, cela lui, cela est une manifestation de la mise en œuvre de l’engagement des acteurs de la justice lors de la rentrée judiciaire.
Par ailleurs, le président de l’ALCOM, a manifesté son soutien et celui de tous les consommateurs maliens pour la réussite de la transition en cours. Car, selon lui, sans la justice rien ne peut fonctionner dans un pays.
Sin cette décision concerne la problématique de répondeur, il faut rappeler que les consommateurs maliens reprochent aux opérateurs de téléphonie, plusieurs autres anomalies « plus graves », selon Dr Traoré, dont la question du volume, l’externalisation des services etc. ce dernier, « c’est sur le volume qu’un pays gagne. Mais le Mali n’a aucune idée du volume de son secteur de télécommunication. Le Mali ne contrôle rien. On se contente de ce que l’opérateur nous présente. C’est inadmissible que les trois opérateurs réunis ne dépassent 500 milliards de chiffre d’affaire alors que la SONATEL et orange seuls sont à plus de 1 196 milliards de franc CFA au Sénégal ». C’est pourquoi, les représentants des consommateurs maliens ont promis d’ouvrir, prochainement, des débats sur la gestion et champ d’intervention de tous les opérateurs au Mali. Mais avant, ils ont entamé des démarches afin de savoir le contenu des différents cahiers de charge.