Sa Majesté le Roi Mohammed VI s’est mis au dessus de tout, y compris de l’épineuse question du Sahara occidental pour se rendre au Mali, et célébrer le retour de notre pays dans la communauté internationale. Célébrer le retour d’un pays qui a frôlé la disparition de la carte des pays républicains, et qui sort de la crise. Le Mali reconnait officiellement la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et malgré les opérations de charme du Royaume chérifien en direction de notre pays, le Mali n’a guère révisé sa position qui est celle des Nations-Unies.
Les appels et rappels inlassables des représentations successives du Royaume chérifien au bord du Djoliba, n’ont jamais suffisamment influé sur la position officielle de Bamako ; même si des prises de position personnelle de certains représentants du peuple ont souvent marqué une certaine évolution. Par la reconnaissance comme une avancée, de « l'initiative marocaine pour l'autonomie des provinces du sud du Royaume ». Les officiels maliens iraient-ils un jour plus loin que ces positions isolées de députés ou même de président de parlement du Mali ?
Le président Ibrahim Boubacar Kéita franchira-t-il le Rubicon en revenant sur la position officielle du Mali sur la question du RASD au moment où l’Etat malien est tenu par sa question du nord en proie à l’autodétermination et à l’autonomie? L’unité nationale de notre pays est plus que jamais menacée par la sempiternelle rébellion séparatiste, incarnée par le Mouvement national de Libération de l’Azawad. A cet effet, les voisins du Mali au nord, aussi bien que le Maroc doivent compter. Que fera le président IBK ? Sera-t-il un homme de grands bouleversements ou de la continuité ? L’homme ne restera certainement pas indifférent aux engagements royaux, le pas décisif de sa Majesté qui a bousculé les frontières de sa diplomatie en se rendant au Mali, triplement pour la première fois. C’est en effet, la première fois que le Roi Mohammed VI se rend chez nous ; la première fois qu’il participe à une cérémonie d’investiture de président ; et la première fois qu’un Roi viennent au Mali, depuis la visite effectuée par sa Majesté le Roi Hassan II en 1963, chez le président Modibo Kéita. Qui dirait mieux ? Le Royaume chérifien du Maroc, de part ses actions dans le secteur bancaire, de la communication, ses interventions sociales combien opportunes, son implication dans l’Education, la formation dans un domaine aussi fondamental que la religion du plus grand nombre, l’Islam, s’est forgé une place de choix dans la Coopération avec notre pays. Les engagements de sa majesté le Roi du Maroc, loin d’être de simples effets d’annonces se sont traduits dans des actions concrètes. Combien de personnes sans ressource ont pu bénéficier des avantages distribués par l’hôpital militaire de campagne, qui a été installé près du stade Modibo Kéita (un symbole) lors des festivités de prise de fonction du Président Ibrahim Boubacar Kéita ? Dans le domaine de la santé, le Maroc ne s’arrêtera certainement pas à des actions sporadiques ponctuelles, mais devra aller loin par des actions permanentes et bien plus solides.