Parmi les recommandations formulées par les participants à l’atelier figurent la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections, la relecture de la loi organique fixant le nombre des députés, la relecture de la charte
des partis politiques et de la loi portant création du Comité national de l’égal accès aux médias d’État
Les rideaux sont tombés, vendredi dernier, sur les travaux de l’atelier d’échanges sur l’avant-projet de loi électorale avec les partis politiques, la société civile et les ordres professionnels. La rencontre de deux jours a été organisée par le ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et institutionnelles.
Au terme de l’atelier, en vue du transfert de l’ensemble des compétences électorales à l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige), les participants ont recommandé la révision de la Constitution du 25 février 1992 ; la relecture de la loi organique fixant l’organisation et le fonctionnement de la Cour constitutionnelle ainsi que la procédure suivie devant elle.
Ils ont en outre demandé la relecture de la loi organique portant création du Comité national de l’égal accès aux médias d’état ; la relecture de la loi organique fixant le nombre des députés, les conditions d’éligibilité et d’inéligibilité, le régime des incompatibilités ainsi que les conditions de remplacement en cas de vacances de siège. Aussi, d’autres recommandations de l’atelier ont trait à la relecture de la charte des partis politiques, à l’exclusion des binationaux dans la désignation des neuf membres du collège de l’Aige.
La cérémonie de clôture, organisée au Centre international de conférences de Bamako, a été présidée par la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Réformes politiques et institutionnelles, Mme Fatoumata Sékou Dicko, en présence de plusieurs personnalités.
Signalons que les membres du Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une Transition réussie au Mali n’ont pas participé à cette rencontre. En lieu et place, les responsables de cette coalition ont invité le gouvernement à transmettre au Conseil national de Transition le projet de loi électorale «consensuel» issu de l’atelier organisé du 3 au 5 mai 2021 par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.
À ce propos, la ministre déléguée Mme Fatoumata Sékou Dicko a assuré que le gouvernement continuera à promouvoir la dynamique d’une plus grande inclusivité autour des réformes. Elle a demandé aux participants de s’impliquer dans cette « entreprise nationale et citoyenne », en contribuant à élargir la base de l’inclusivité.
Mais aussi à fortifier la dynamique de refondation que « nous voulons désormais imprimer à toute l’ingénierie du système électoral au Mali ». « Je félicite et remercie les partis et regroupements de partis politiques, les organisations de la société civile, les syndicats, les ordres professionnels, souvent représentés par leurs premiers responsables pour leur engagement politique et citoyen qui a facilité la validation de cet avant-projet de loi», s’est réjouie la ministre Fatoumata Sékou Dicko.
Les forces politiques qui rechignent à donner leur quitus aux réformes envisagées changeront-elles de posture face à la volonté des autorités de rendre plus inclusif le processus de refondation ? Le doute est permis, si l’on tient aux différentes interventions et déclarations qui ont meublé le meeting organisé samedi au Palais de la culture par le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une Transition réussie au Mali.
à l’évidence, le mercure monte d’un cran dans le landerneau politique. Dans ce contexte, les regards sont tournés vers le Panel de hautes personnalités pour la conduite des Assises nationales de la refondation (ANR) en vue d’amener l’ensemble des acteurs politiques et sociaux à s’inscrire dans la dynamique de l’inclusivité.
Le Panel est, en effet, chargé de conduire les concertations avec les partis et regroupements politiques, les faitières de la société civile, les mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, les organisations socio-professionnelles, les légitimités traditionnelles, les autorités religieuses et les organisations syndicales. Cela, en vue de préparer la tenue des Assises et d’assurer leur participation.
Le Panel a été commis à cette tâche par le président de la Transition. Le colonel Assimi Goïta déclarait lors de la cérémonie de leur installation que le peuple attendait de ces personnalités de créer les conditions d’un cadre de dialogue inclusif dans lequel, se retrouverait l’ensemble des forces vives du pays. Ces Assises, selon le chef de l’état, permettront à toutes les couches et sensibilités de se prononcer sur la situation critique du pays et de décider des mesures à mettre en œuvre dans tous les secteurs de la vie nationale.