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Pour ou contre les élections à partir de février 2022 : Un jeu d’intérêts arbitré par la CEDEAO !
Publié le jeudi 11 novembre 2021  |  le pelican
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© Autre presse par DR
Sommet extraordinaire de la CEDEAO
Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a participé, ce dimanche 07 novembre 2021, au sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO à Accra, au Ghana, pour le compte du Burkina Faso.
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A quelques mois seulement de la fin de la Transition, les Autorités maliennes ont avoué officiellement leur incapacité à organiser les élections promises et tant attendues à partir de février 2022.Même si toutes les parties prenantes à la charte s’y attendaient, l’annonce a tout de même eu l’effet d’une bombe. Les partis politiques maliens regroupés au sein du « Cadre d’échange des Partis et Regroupements de partis politiques pour une transition réussie », l’actuelle opposition si on peut les qualifier ainsi, se cramponnent sur leur position. Ils réclament des élections à tout prix. La majorité des hommes politiques s’estiment ignorés par un pouvoir dont l’illégitimité avait été, haut et fort décriée par l’actuel PM. Et ils sont convaincus que la place des militaires est aux fronts.

Quant à nos partenaires, ils estiment qu’il n’est pas question de transiger avec cette transition. Elle doit dévoiler le chronogramme des élections et s’apprêter à rendre le tablier. Les maliens eux-mêmes ne s’écoutent plus. Le conflit d’intérêts est évident. Certains apportent leur soutien indéfectible à la junte notamment en raison de sa lutte noble contre le vol et l’impunité. De l’autre côté, on dénonce une chasse aux opposants capables de remporter les futures élections. La cacophonie règne et le boulevard de l’indépendance est pris d’assaut. Le Mali nouveau tremblote dans un brouillard.


Il reste à savoir : comment résoudre cette guéguerre entre politiciens écartés de la gouvernance du pays et les militaires dotés d’un agenda pas assez clair pour tous ? Pendant que la rue gronde, les pro-militaires et les anti-putschistes s’affrontent, la CEDEAO nous livre ses conclusions. Elle s’oppose à toute tentative de prorogation de cette Transition. Et pour se faire entendre, elle brandit la menace des sanctions contre les Autorités actuelles. Ainsi seront-elles frappées d’interdiction de voyager et de gel des avoirs. La CEDEAO ne manque pas d’étendre cette sanction à leurs familles. Nous sommes donc dans une impasse ! Si la CEDEAO a modéré son courroux, en n’imposant pas d’embargo, qui aurait pu affliger le peuple déjà victime de la spirale de l’inflation et de l’insécurité en tous genres, le bras de fer avec le gouvernement en place : montre que l’organisation veut imposer le retour de l’ordre constitutionnel.

Après analyse de cette situation, il apparaît clair que le gouvernement, qui peine à sécuriser le territoire, aurait dû mal à organiser des élections transparentes. Mais il a manqué de stratégie puisqu’il a mal négocié sa charte qui devient la source de tous ses ennuis. Et le respect de cette charte, imposant la date du retour à l’ordre constitutionnel, un principe que toute personne attachée au caractère sacré de la loi et de la Constitution se doit d’honorer, ne peut être écarté. Et cela est d’autant plus vrai que le Gouvernement est dans l’incapacité de préciser le moment propice, la fin de l’insécurité, pour organiser les élections.

Cependant, nous devons faire preuve d’union et dépasser les guerres partisanes. Les maliens doivent se rencontrer et s’écouter. À ce propos, il est regrettable que les autorités aient décalé la date des Assises Nationales de la Refondation (ANR). Enfin, le président de la Transition Assimi Goïta, pour éviter un enlisement davantage, peut former un gouvernement d’union nationale, en associant les opposants. Ce gouvernement, parallèlement à la sécurisation du pays, pourrait s’impliquer dans la recherche d’une solution pour un meilleur agenda électoral. Cela pourrait calmer les ardeurs de toutes les parties prenantes.


Dr DOUGOUNÉ Moussa
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