Cet outil simple d’utilisation et qui ne nécessite ni carburant ni lubrifiant apparaît comme une aubaine pour les paysans soucieux d’améliorer leurs revenus
D’une manière générale dans les pays africains, les petits producteurs représentent la grande majorité des paysans. Mais ces derniers n’ont pas facilement accès aux moyens de production. KickStart International est une organisation sociale à but non lucratif dont la mission est de lutter contre la pauvreté en fournissant aux paysans sans grandes ressources financières des équipements destinés à les aider à créer ou à renforcer leur propre activité agricole génératrice de revenus.
L’organisation est présente dans plusieurs pays du monde dont 5 en Afrique : Burkina Faso, Kenya, Mali, Tanzanie, Zambie. Chez nous, elle opère depuis 2004 et met à la disposition des petits producteurs, notamment les maraîchers, un outil d’irrigation simple d’utilisation et qui génère des revenus financiers conséquents pour les acquéreurs. Cet outil était hier au centre de la journée de lancement de la campagne de maraîchage qui s’ouvrira bientôt. Ladite journée s’est déroulée dans la cours du siège de l’Office de la haute vallée du Niger (OHVN)
KickStart International travaille avec des opérateurs économiques installés dans les coins reculés qu’elle approvisionne en équipements et pièces de rechange. L’outil de production en question est une pompe communément appelée « Nafasoro pompe ». La pompe est livrée au choix en deux versions avec utilisation de pédales et en version manuelle. La pompe à pédales peut irriguer un hectare pendant 5 heures de temps et coûte 66.500 Fcfa l’unité, la version manuelle peut irriguer un demi-hectare en 5 heures de temps et coûte 27.500 Fcfa l’unité. Les pompes peuvent capter l’eau des puits qui ont une profondeur de 8 mètres. Elles permettent surtout aux femmes qui sont très actives dans le domaine du maraîchage de mener des activités génératrices de revenus toute l’année et avec une disponibilité permanente de l’eau.
Les pompes sont livrées avec une garantie d’un an de fonctionnement. Les outils sont très simples d’utilisation. Leur fonctionnement ne nécessite aucune connaissance mécanique particulière. Il ne demande ni carburant, ni lubrifiant. Les pièces de rechange sont faciles à remplacer et ne nécessitent aucun outil de mécanicien. Les cas de défaut de fabrication sont simplement remplacés. L’organisation s’appuie sur un réseau d’opérateurs économiques implantés à travers le pays pour placer ses équipements à acheter.
KickStart international vulgarise, par ailleurs, des presses d’extraction d’huile de cuisine et des presses de fabrique de briques en banco stabilisé. La presse à briques produit une centaine de pièces avec seulement un sac de ciment.
Ces équipements ne sont pas pour le moment vulgarisés dans notre pays faute de commandes. Mais la directrice régionale pour l’Afrique de l’ouest de KickStart international au Mali, Mme Assitan Monékata, espère que cela ne saurait tarder. Elle pourrait volontiers approvisionner tous ceux qui désirent acquérir ces équipements, il suffira seulement d’en faire la demande. Très bientôt, la campagne de maraîchage va débuter. L’organisation KickStart international a saisi cette opportunité pour faire du marketing de proximité sur les avantages que les paysans peuvent tirer de l’utilisation des pompes. Elle cible les petits producteurs qui ont un revenu moyen de 75.000 Fcfa par an. Grâce à l’utilisation des pompes, ces ménages ont pu améliorer leurs revenus pour atteindre les 425 000 Fcfa de revenus par an. Du coup, des familles pauvres au départ ont tiré des pompes beaucoup de bénéfices en améliorant leurs revenus, leurs habitats, en assurant la scolarisation de leurs enfants et en subvenant à leurs besoins sociaux (mariage, santé, baptême etc).
Au cours de la journée d’hier, une projection de film documentaire a rapporté les témoignages de petits producteurs, notamment des femmes qui ont assuré tirer des revenus substantiels de l’exploitation de « Nafasoro pompe ». Ces témoignages ont été émis par les paysans de Sikasso, Bougouni, Bagoundjé et Kidal.
Mme Assitan Monékata a indiqué que des études sont en cours pour fabriquer des pompes adaptées aux puits très profonds que l’on retrouve au nord du pays. En attendant, la pompe est installée sur les bassins de réception réalisés à côté de ces puits profonds, où avec le tuyau de raccordement l’eau est pompée pour arroser les parcelles de maraîchage.
Le directeur général de l’Office de la haute vallée du Niger (OHVN), Issa Djiré, a souhaité que l’ONG puisse davantage promouvoir le maraîchage partout sur les cours d’eau pérenne (fleuve, mares, marigots) et même mettre à profit les eaux souterraines.
La journée de lancement de la campagne de maraîchage s’est achevée par une exposition-démonstration de l’équipement dans la cour de l’OHVN en présence d’autres paysans et ONG partenaires.