Dixit Oumar Dembélé, Président de l’Association Contre la Domination et l’Esclavage au Mali
Dans le cadre du Forum sur la Paix et la Prévention de l’Extrémisme violent, une équipe du journal «le Canard Déchaîné» a rencontré Oumar Dembélé, président de l’association contre la Domination et l’Esclavage au Mali. Il nous livre ici ses impressions sur les pratiques de l’esclavage au Mali.
«Nous sommes venus à ce forum dans le cadre de la sensibilisation afin que les autorités maliennes prennent en compte la lutte contre l’esclavage au Mali, pour criminaliser l’esclavage par ascendance», a martelé Oumar Dembélé, Président de «l’Association contre la Domination et l’Esclavage» au Mali.
A ses dires, il est évident que les pratiques de l’esclavage sont réelles au Mali. «Les esclavagistes disent qu’il n’y a pas d’esclavage au Mali. Il y a bel et bien des cas de violences faites aux femmes et aux hommes suite à des pratiques d’esclavage par ascendance dans les cercles de Bafoulabé, Diéma, Nioro, Yélimane et Kayes» insiste Oumar Dembélé.
Le président de «l’Association contre la Domination et l’Esclavage au Mali» préconise la création d’un cadre de dialogue et de communication entre les différentes communautés et entre les différents groupes religieux pour mettre fin à cette violence. A ses dires, il faut sensibiliser les extrémistes religieux afin qu’ils mettent fin au massacre. Et d’ajouter que les communautés doivent se donner la main pour dialoguer sous la supervision de l’État. «Tout dépend des autorités», signale-t-il. Il est temps, en tout état de cause, de mettre fin à cette pratique qui, hélas, «ne fait que s’aggraver», déplore-t-il.
«Il est temps d’agir afin d’éviter le pire, à savoir des affrontements intercommunautaires… Ceux qui s’adonnent à cette pratique doivent être punis conformément à la loi» insiste Oumar Dembélé.
Le président Dembélé pointe le doigt vers l’injustice et le chômage comme étant à l‘origine des violences, notamment au Sahel. «Nous sommes au 21ème siècle et il faut criminaliser toute forme d’esclavage au Mali» conclut le président.