La journée mondiale du diabète sera célébrée le 14 novembre 2021 à l’hôpital du Mali, avec comme thème : « l’accès aux soins pour traiter le diabète ». En prélude a cette date, les organisateurs ont organisé une conférence de presse, le jeudi 11 novembre 2021 à la Direction générale de la Santé afin d’informer l’opinion nationale et internationale de l’état de la maladie au Mali et dans le monde, les activités qui seront organisées durant la journée, ainsi que les différentes armes utilisées pour freiner la propagation de la pathologie et ses multiples dégâts. Ils ont aussi affiché les exploits réalisés par le Mali dans la lutte contre le diabète.
Le chantier de la lutte contre le diabète reste vaste malgré des exploits réalisés par le gouvernement du Mali et ses différents partenaires. « Les ambitions affichées par notre pays restent grandes, mais à notre portée si chacun y met du sien », a expliqué Dr. Dienta Fousseiny de l’Association Malienne de Lutte contre le Diabète. Il a souligné que le diabète est une maladie qui se traduit par un taux trop élevé de sucre dans le sang. Il a, par ailleurs, expliqué qu’il y a plusieurs types de diabète, mais qu’on rencontre deux types au Mali, à savoir les diabètes de type 1 et 2.
Selon lui, le diabète de type 1, qui est le plus fréquent au Mali, est évitable en se privant de manger des aliments gras, sucrés, salés et en pratiquant des activités physiques au quotidien. Dr. Dienta a décortiqué les facteurs de risque du diabète et a fait savoir qu’il va de pair avec l’hypertension artérielle. Il a ajouté que le diabète est incurable et que ceux qui ont contracté la maladie vivront avec. Il a informé que le diabète est la première cause d’amputation au Mali.
A ses dires, de l’ouverture du centre de traitement de diabète de l’hôpital du Mali en juin 2019 à nos jours, une centaine de patients souffrant de la pathologie ont été amputés. Il a révélé les inquiétantes prévisions de l’OMS sur la maladie qui annoncent que d’ici 2035, une personne sur dix sera malade du diabète dans le monde et que 316 présentent le risque de développer un diabète de type 2 avec des conséquences fâcheuses dans les pays à revenus faibles comme le notre. C’est conscients du danger imminent que représente la maladie que le Mali et ses différents partenaires ont engagé une farouche lutte qui a fait du Mali une référence dans la sous-région.
A ses dires, l’arbre ne doit pas cacher la forêt et les efforts doivent continuer afin de gagner du terrain sur la maladie. Dr. Dienta a invité les Maliens à contrôler leur alimentation afin d’éviter les risques de contracter le diabète. Quant au Docteur Alou Bagayogo de la Direction générale de la santé, il a signalé que c’est environ 6% de la population malienne qui vit avec le diabète. Il a invité les Maliens à aller faire le test pour connaître leur statut, car pour lui, beaucoup de gens vivent avec la maladie sans le savoir.
Balla Kouyaté, le président de la Fédération Nationale des Diabétiques du Mali (FANADIM), a souligné que la journée sera commémorée au Mali à travers plusieurs activités de sensibilisation et de mobilisation ainsi que des dépistages gratuits pour stopper l’avancée de la maladie et ses conséquences. Il a noté qu’au vu de la gravité de la situation, il est important de procéder à des sessions de sensibilisation et d’information à l’endroit des populations pour leur permettre de mieux connaître la maladie afin d’envisager des moyens de prévention. « C’est à cet effet que la Fédération Internationale du Diabète et l’OMS ont décidé d’accroître la vigilance à propos du diabète », affirme-t-il.
Dr. Moise N’Guemeni de l’ONG santé Diabète a rappelé les multiples actions entreprises par sa structure et a convié les autorités maliennes ainsi que les autres structures engagées dans cette lutte à redoubler d’effort afin de freiner l’élan de la maladie budgétivore qu’est le diabète. Il a fait savoir que le thème de cette année a pour but d’attirer l’attention sur les problèmes d’accès aux éléments fondamentaux des soins du diabète qui comprennent : l’accès à l’insuline, 100 ans après sa découverte. Des millions de personnes atteintes de la maladie, selon ses dires, n’y ont pas accès.