Reçu ce jeudi, 11 novembre à Moscou, en Russie par son homologue, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop n’a encore pas manqué de l’occasion pour couper court à certaines rumeurs. Qu’il s’agisse des questions de coopérations entre le Mali et ses partenaires ; la tenue des élections et autre domaine, le chef de la diplomatie malienne a tenu, face à son collègue Sergueï Lavrov, à clarifier la position des nouvelles autorités.
« Ma visite ici n’est pas une surprise, parce qu’elle n’est pas nouvelle. La Russie et le Mali sont des partenaires. Le Mali déjà à son indépendance en 1960, s’est compté sur l’ex-URSS pour pouvoir bâtir son économie, la société et les forces de défense et de sécurité », rappelle le ministre malien. D’un langage diplomatique, il a remercié les russes pour leur collaboration. « Nous tenons à réaffirmer notre gratitude à la Russie. Notre relation avec elle ne s’est jamais démentie. Nous avons des milliers de militaires, de fonctionnaires et de cadres qui ont été formés dans ce pays. Nous remercions la Russie pour ce soutien ayant fait que le Mali soit là où il est aujourd’hui », a-t-il indiqué.
A son homologue, le ministre dit avoir voulu se rendre à Moscou pour réaffirmer la volonté du Mali à travailler avec la fédération de la Russie. Cela, dit-il, pour le renforcement des coopérations existantes. D’après lui, le Mali n’a rien à cacher en venant à Moscou, parce que sa relation n’est dirigée contre personne. Cette relation est plutôt censée prendre les préoccupations des Maliens en charge, à savoir : assurer leur sécurité, défendre l’unité, l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali d’un côté. Et d’autre part, souligne le ministre, la relation du Mali vise à renforcer la stabilité du pays, voire à trouver une relation gagnant-gagnant sur le plan économique, commercial… Le Mali souhaite, énonce M. Diop, avoir une place importante dans le cadre du renforcement des relations entre la Russie et le continent africain dans plusieurs domaines. Et d’être précis : « Nous sommes là pour pouvoir trouver des voies et moyens afin de donner une impulsion à cette coopération sur les questions de défense et de sécurité. En tant qu’Etat, le Mali est en train de se battre aujourd’hui pour sa survie, parce qu’il y a des plans de partition du Mali qui existaient depuis longtemps. Et nous souhaitons que le Mali soit mis à l’abri. Qu’on l’aide dans le cadre de l’Accord pour la paix et la réconcilier, pour que les Maliens se réconcilient entre eux ». Aujourd’hui, dira-t-il, « Nous souhaitons pouvoir compter sur la Russie, un partenaire réaliste et pragmatique qui a su faire preuve de son efficacité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans d’autres théâtres d’opérations. Nous souhaitons pouvoir compter sur elle à propos des appuis que nous l’avons demandé sur le plan des équipements militaires, de formations et tous les moyens permettant aux forces de défense et de sécurité d’être les premiers responsables de la sécurité du Mali ».
Abdoulaye Diop met fin à certains débats
Mettant cette rencontre à profit, le ministre a coupé court à certains ragots. « Ça doit être compris par tous que le Mali n’est pas en train de sous-traiter sa sécurité. Le Mali veut avoir les capacités nécessaires pour pouvoir assurer sa sécurité ». Dans ce cadre, clarifie-t-il, il est absolument clair que le Mali diversifie ses partenaires. De ce fait, les amis et partenaires qui le souhaitent et qui ont la capacité d’aider le Mali seront les bienvenus, a-t-il dit. Aux russes, Abdoulaye Diop réitère que le souhait des autorités est de sécuriser ce territoire qui fait 1 241 238 Km2. Le pays enregistre des attaques terroristes et des conflits intercommunautaires sur 80% de son territoire. La transition était censée s’achever le 27 février prochain. Mais malheureusement, clarifie-t-il, cela ne sera pas possible. Seulement 5 régions se trouvent sous contrôle de l’Etat parmi le reste. « Nous souhaitons d’abord stabiliser le pays pour la tenue des élections. D’après lui, les sanctions prises par la CEDEAO contre le Mali ne peuvent que fragiliser le pays ».Ainsi, la relation entre le Mali et la Russie est une relation d’Etat à Etat. « Le Mali ne permettra à aucun Etat, ni à aucune institution de lui dire avec qui il peut traiter, c’est une décision souveraine. S’il a besoin de travailler avec des pays au pôle nord, nous allons les chercher, tant que c’est l’intérêt du pays », dit-il haut et fort. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères russes rassurera que son pays continuera à former les soldats maliens, à fournir des équipements militaires aux autorités maliennes. Sergueï Lavrov approuve que les menaces terroristes se maintiennent au Mali. Et de couper court aux rumeurs en disant que les autorités russes n’ont pas de rapport avec la société privée Wagner.