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Le ministre Mahmoud Ould coupe court aux rumeurs sur l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires : “Le Mali qui importe 70% de ses besoins alimentaires, reste vulnérable aux perturbations du marché international”
Publié le samedi 13 novembre 2021  |  Aujourd`hui
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de remise de distinction au Groupe Azalaï Hôtels
Bamako, le 18 juin 2021 à l`hôtel Azalaï Salam. Le ministre de l`Industrie et du Commerce, accompagné de son collègue de l`artisanat, de la culture, de l`industrie hôtelière et du tourisme, a procédé à la remise officielle du trophée des Awards de la marque OAPI, remporté par le Groupe Azalaï Hôtels le 15 mai dernier au Cameroun. C`est le président du Groupe lauréat qui a réceptionné le prix.
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“Le kilo du sucre qui coûte 500 Fcfa au Mali est vendu entre 700 Fcfa et 800 Fcfa dans des pays où transitent nos importations”
Les rencontres entre le ministre en charge de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed et la presse relèvent d’une tradition. Après celle tenue le 10 septembre 2021, il était de nouveau face aux hommes de médias, le 5 novembre courant afin d’échanger avec eux sur l’état d’approvisionnement du pays en produits de première nécessité. Il s’agissait aussi, pour le ministre Mahmoud Ould Mohamed, de présenter l’évolution des prix à la consommation. Une manière d’informer les populations et couper court aux rumeurs véhiculées sur les réseaux sociaux notamment sur l’approvisionnement en produits de première nécessité. Le message du ministre à la population, à travers la presse.



A l’entame de mes propos, je tiens à vous remercier tous pour avoir répondu à notre invitation.Lors de ma précédente conférence de presse, tenue le 10 septembre 2021, j’avais promis de vous rencontrer régulièrement pour faire le point de l’état d’approvisionnement du pays en produits de première nécessité et présenter l’évolution des prix à la consommation afin d’informer les populations et couper court aux rumeurs circulant en ce moment sur les réseaux sociaux.

Plusieurs facteurs endogènes et exogènes menacent

l’approvisionnement de notre pays.

Au plan national, la persistance de l’insécurité et des conflits communautaires en plusieurs endroits du centre et du nord du pays perturbe les circuits commerciaux intérieurs.

Cette situation couplée à la baisse de la pluviométrie ou son arrêt précoce par endroit laisse planer de fortes incertitudes dans l’atteinte des objectifs de la campagne agricole en cours, en termes de disponibilité alimentaire.

Les offres de céréales sur les marchés ruraux suivis par l’Observatoire du Marché Agricole (OMA) suffisent à peine à couvrir les demandes des collecteurs et des marchands en ce début de démarrage des récoltes.

Au titre des facteurs exogènes, notre pays qui importe 70% de ses besoins alimentaires, reste vulnérable aux perturbations du marché international.

Ainsi, la reprise des activités économiques, après une année 2020 marquée par l’adoption par plusieurs pays de mesures de riposte visant à contenir la pandémie à coronavirus, se caractérise par une forte demande mondiale des produits de base, créant une vive tension sur les prix mondiaux des matières premières.

Ainsi, malgré l’adoption par le Gouvernement de transition de mesures d’incitation fiscales au cordon douanier en réponse aux effets de la Covid-19, les opérateurs économiques retenus n’arrivent pas effectuer à souhait leurs transactions commerciales en raison de la rareté des conteneurs, du renchérissement des prix des denrées sur le marché international et des frais maritimes et logistiques.

En effet, les importations effectuées durant les trois premiers trimestres de 2021 ne correspondent qu’à quatre (04), dix (10), sept (07) et trois (03) mois de consommation nationale respectivement de riz, sucre, huile alimentaire et lait.

A la date d’aujourd’hui, les stocks disponibles auprès des principaux importateurs sont évalués à 50 000 tonnes de riz, 33 000 tonnes de sucre, 6 000 tonnes de lait et 8 000 tonnes d’huile alimentaire ne couvrant que, respectivement, 17, 58, 60 et 20 jours de consommation nationale.

L’inadéquation entre la forte demande mondiale des produits de base et l’offre mondiale qui stagne, couplée au renchérissement du coût du fret maritime et de la logistique (indisponibilité des bateaux, raréfaction des conteneurs) engendre l’augmentation de leurs cours mondiaux. Ainsi, le cours du sucre s’établit à 502,2 dollars la tonne, en hausse de 12% par rapport au mois de juillet 2021. Celui de l’huile alimentaire est à 1 256 dollars la tonne soit une augmentation de 21% comparativement à son niveau du mois de juillet 2021.

Le blé et le riz, tout comme l’huile et du sucre, connaissent des hausses de 33,13% et 4% par rapport à l’année passée culminant respectivement à 278,250 euro la tonne et 360 dollars la tonne.

Sur les différents marchés couverts par les services techniques du Ministère de l’Industrie et du Commerce, les prix des produits de première nécessité relevés, au cours de la semaine du 18 au 24 octobre 2021, sont en hausse par rapport à l’année dernière à l’exception du sorgho et du lait en poudre dont les prix sont restés pratiquement stables.

Ces prix sont également en hausse par rapport au mois passé sauf ceux de l’aliment bétail et du lait en poudre qui sont pratiquement stables.

Depuis la suspension des opérations d’abattage subventionnées, la viande avec os est cédée entre 2 800 et 3 000 Fcfa sur les marchés de Bamako et de Kati, soit leur niveau d’avant subvention.

Cependant, les matériaux de construction connaissent une tendance générale à la baisse. Le ciment qui était vendu à 120 000 Fcfa durant le premier trimestre 2021 est cédé aujourd’hui à 90 000 Fcfa la tonne soit une baisse de 25%.

Les barres de fer à béton de 6, 10 et 12 mm de diamètre qui étaient vendues à 750 Fcfa, 2 150 Fcfa et 3 150 Fcfa l’unité reviennent respectivement à 600 Fcfa, 1 850 Fcfa et 2 850 Fcfa.

Cette situation peu reluisante affecte tous les pays du monde, qu’il soit développé ou en développement, le Mali ne faisant pas exception.

En dépit de l’enclavement du Mali et de son contexte sociopolitique difficile, la plupart des produits de première nécessité coûtent moins cher comparativement à certains pays de la sous-région.

A titre d’exemple, le sucre qui coûte 500 Fcfa le kilogramme au Mali est vendu à 700 Fcfa voir 800 Fcfa dans des pays où transitent nos importations. Il en est de même pour le riz brisure, l’huile alimentaire, le carburant, les matériaux de construction, la pomme de terre, les céréales sèches etc. Cette situation dénote des efforts financiers considérables de l’Etat malien en termes d’abandon des droits et taxes au cordon douanier.

Le Gouvernement de Transition, dirigé par le Premier ministre Dr Choguel Maïga, sous la direction de son Excellence le colonel Assimi Goïta, chef de l’Etat, poursuit la mise en œuvre des mesures de mitigation et de soutien au pouvoir d’achat des populations. Parmi ces mesures, on peut citer :

Mesures d’ordre commercial :

– détermination du prix plafond du sucre dans le cadre du programme de jumelage ;

– fixation des prix indicatifs plafonds du riz brisure non parfumé importé et de l’huile alimentaire en exécution d’un programme de réduction de la base taxable de 50% au cordon douanier ;

– application de prix consensuels du pain, de la farine boulangère et du ciment à travers la signature de protocole d’accord ;

– homologation du prix des hydrocarbures par un mécanisme de prise en charge du différentiel de coût de revient du gaz butane et de modulation du taux de la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP) et de la valeur en douane des hydrocarbures ;

– négociation des marges des grossistes ;

– surveillance du marché pour faire respecter les prix convenus.

Mesures sociales :

– distribution de vivres et d’aliments bétail ;

– transfert monétaire ;

– financement des travaux à haute intensité de main-d’œuvre ;

– financement des activités génératrices de revenus ;

– augmentation de salaires ;

– réformes des pensions de retraite.

S’agissant de la filière farine/pain, le prix du pain fait l’objet d’un consensus entre le Gouvernement et l’ensemble des acteurs du sous-secteur au sein d’un cadre de concertation mis en place à cet effet.

En application du protocole d’accord signé le 30 mars 2021, le prix consensuel du pain aux consommateurs a été fixé à 250 FCFA pour le pain de 300g et 125 FCFA pour celui de 150g et celui de la farine aux boulangers à 20 000 FCFA le sac de 50kg au maximum.

L’application du protocole a été interrompue le 1er novembre 2021 suite à une déclaration unilatérale d’augmentation du prix indicatif sur les réseaux sociaux par un groupe de boulangers mécontents de la fluctuation du prix de la farine aux boulangers.

En réaction, mon département a pris des mesures de représailles pour maintenir l’ordre commercial et faire respecter les prix consensuels fixés.

A cet effet, le cadre de concertation mis en place auprès de mon département tout en condamnant cette attitude a décidé de se réunir prochainement pour examiner les préoccupations des acteurs en lien avec l’augmentation du cours mondial du blé.

Je vous remercie de votre aimable attention et reste à votre disposition pour répondre aux éventuelles questions».
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