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Washington maintient son refus d’une implication de l’ONU pour soutenir la force G5 Sahel
Publié le dimanche 14 novembre 2021  |  middleeasteye.net
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© Autre presse par DR
Joe Biden élu 46e Président des États-Unis d`Amérique
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Les États-Unis s’opposent à la création d’un Bureau d’appui des Nations unies au G5 Sahel, idée défendue par le secrétaire général de l’ONU et par Paris

Les États-Unis ont réaffirmé vendredi 12 novembre leur ferme opposition à une implication de l’ONU pour soutenir la force multinationale anti-islamistes armés G5 Sahel, lors d’une réunion du Conseil de sécurité qui s’est rendu récemment dans la région.

« Soyons clairs : les États-Unis continuent de croire que l’ONU – quel que soit le mécanisme – n’est pas un véhicule approprié pour fournir un soutien logistique à la force conjointe du G5 Sahel », a affirmé Richard Mills, ambassadeur américain adjoint.

« La force conjointe est une coalition de forces de sécurité mandatées pour mener des opérations antiterroristes principalement à l’intérieur de leurs propres frontières. Il ne s’agit pas d’une force multilatérale en sol étranger mandatée en tant qu’opération de paix », a-t-il ajouté.

Lors du voyage du Conseil de sécurité au Mali et au Niger, « l’un des principaux messages entendus est que les pays du G5 ont besoin de davantage d’aide internationale, notamment dans le domaine de l’éducation, de la santé, du changement climatique et dans celui de l’aide bilatérale en matière de sécurité », a précisé le diplomate américain.

L’idée de créer un Bureau d’appui des Nations unies au G5 Sahel, composé de 5 000 militaires fournis par le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso, est ardemment soutenue depuis des mois par le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et la France notamment, qui est active sur le terrain.

Risque de perdre la neutralité onusienne
« La menace terroriste se joue des frontières » et « seule une coopération militaire transfrontalière, à l’image de la force conjointe, est à même d’y répondre », a souligné l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière.

« Pour planifier et conduire des opérations dans la durée, la force conjointe a besoin d’un appui prévisible et durable » et « les Nations unies ont cette compétence » et « la légitimité » pour le faire, a-t-il estimé, en évoquant la possibilité de financer un éventuel soutien avec les contributions obligatoires dues à l’ONU par ses 193 membres.

Les États-Unis et le Royaume-Uni, pays qui a des Casques bleus au Mali, refusent depuis longtemps l’option d’impliquer l’ONU en soutien du G5 Sahel, lui préférant les aides bilatérales. Ils soulignant notamment qu’un tel rôle auprès du G5 Sahel présenterait le risque de faire perdre à la MINUSMA sa neutralité au Mali.

Ce même vendredi, le président français Emmanuel Macron a discuté de « la transformation » du dispositif militaire français au Sahel, en recevant ses homologues burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, nigérien Mohamed Bazoum et le président du Conseil militaire de transition du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a indiqué l’Élysée.

Au cours de cette réunion d’une heure à l’Élysée, les quatre dirigeants « ont fait un point d’étape sur la transformation en cours du dispositif militaire français au Sahel », qui « vise à recentrer l’action de la France sur la lutte contre le terrorisme et le soutien aux armées nationales », selon la présidence.

« Ils ont également évoqué les activités opérationnelles à venir de la force conjointe du G5 Sahel », a précisé l’Élysée à l’issue de la rencontre, organisée en marge d’une conférence internationale pour la Libye.

Paris a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire, l’opération Barkhane, en quittant notamment ses trois bases les plus au nord du Mali pour le recentrer autour de Gao et Ménaka, aux confins du Niger et du Burkina Faso. Ce plan prévoit une réduction des effectifs, de plus de 5 000 actuellement, à 2 500/3 000 d’ici 2023.

Ces changements interviennent dans un contexte de tension entre la France, ex-puissance coloniale et partenaire historique, et le Mali à la suite d’un nouveau coup d’État à Bamako.

Cette tension est montée d’un cran en septembre lorsque le Premier ministre de transition malien Choguel Kokalla Maïga a accusé Paris d’un « abandon en plein vol » en raison de ce plan. Des critiques censées justifier le possible recours par Bamako à la société paramilitaire privée russe Wagner, décrite comme proche du président russe Vladimir Poutine.

Les chefs des diplomaties russe Sergueï Lavrov, présent vendredi à Paris, et malienne Abdoulaye Diop, ont réaffirmé jeudi leur volonté de poursuivre le partenariat militaire entre les deux pays, arguant d’un risque terroriste renforcé par le retrait partiel des troupes françaises.
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