Avec une vingtaine d’artistes, dont trois africains, le rappeur malien, Ismaël Doucouré dit Master Soumi, vient de participer au « Colloque international sur le Hip hop et la démocratie », lui permettant de faire un tour d’horizon sur le système malien. Une opportunité pour ce chanteur panafricain qui œuvre pour la consolidation de la démocratie au Mali et qui a lancé un cri de cœur aux partenaires d’aider notre pays à réussir le processus électoral. Il est revenu sur sa mission hier lors d’un point de presse.
De retour de l’Université de Postdam en Allemagne, le chanteur panafricain, Ismaël Doucouré, a présenté hier à la presse le rapport du colloque international sur le Hip hop et démocratie.
Organisé par l’institut universitaire de recherche en démocratie de Postdam, ce colloque avait pour but de passe en revue le rôle du Hip hop pour la consolidation de la démocratie, à l’intension des personnalités et leaders d’opinion ayant marqué l’actualité par leur combat et leur engagement en faveur des causes justes. C’est donc sans surprise que le chanteur panafricain, devenu l’icône du rap malien pour ses prises de position, soit parmi les experts de ce colloque.
La corruption, la démocratie, les barrières imposées par l’occident pour freiner le développement en Afrique, les divisions et les guerres sur le continent, le sous-développement, le comportement des leaders qui ont trahi le rêve de leurs peuples, etc. Voici autant de sujets dont Master Soumi a exposé. «La musique répond à une fonction particulière vis-à-vis du milieu social dans lequel elle évolue en s’adaptant au contexte », a-t-il expliqué hier quand il a évoqué le rôle de la musique dans la société.
Le rap, un facteur de la promotion sociale
La musique en dehors de son statut de divertissement est aussi un moyen de rassemblement, d’éducation et de sensibilisation. « Les débats contradictoires, la confrontation des idées et libertés d’expression étant les garantis de la stabilité politique et sociale doivent être préservé pour que jaillissent les idées idoines aux problèmes politiques », a expliqué le chanteur.
Cette nouvelle perception sonne-t-il comme une réponse à la masse populaire qui qualifiait le rappeur comme fossoyeur et synonyme de délinquance ou instrument qui pervertis la société ? « Oui » s’empresse-t-il de répondre sans détour. Connu pour son franc-parler, Master Soumi n’est pas allé avec le dos de la cuillère lorsqu’il a été question de la mauvaise gouvernance. En témoigne ce titre « Am bè dé londo » dans son nouvel album.
« Dans une société à majorité jeune, lorsque les perspectives d’emplois sont maigres, la formation et l’éducation ne sont pas bonnes, les déviances deviennent florissantes. L’alcool, la drogue, la violence, le banditisme et le crime deviennent les obstacles de la stabilité. Face à ces défis, le rap devient comme facteur de promotion sociale et économique. Il permet à beaucoup de sortir du chômage, d’échapper à la dérive, d’avoir de la notoriété sur le plan social. Pour les fans, le rappeur apparait comme un messager, un conscientisateur, le mobilisateur, bref le porte-parole des sans voix », a déclaré Master Soumi face à la presse malienne.
S’agissant du processus électoral que le Mali organise, Master Soumi a lancé un cri de cœur aux partenaires d’accompagner notre pays pour la renfermer la crise institutionnelle.