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Cour d’assises sur les crimes économiques et financiers : 18 dossiers inscrits au rôle
Publié le samedi 20 novembre 2021  |  Aujourd`hui
Ouverture
© aBamako.com par AS
Ouverture de la 2è session spéciale de la Cour d`assises sur les crimes économiques et financiers
Bamako, le 15 novembre 2021. La deuxième session spéciale de la Cour d’assises exclusivement consacrée aux crimes économiques et financiers, a débuté à la Cour d’appel de Bamako.
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La 2e session spéciale de la Cour d’assises s’est ouverte le lundi 15 novembre 2021 à la Cour d’appel de Bamako. Cette session spéciale ne prévoit que des affaires économiques et financières. Elle porte à son rôle 18 dossiers concernant 54 accusés, constitués essentiellement d’atteintes aux biens publics, de faux et usage de faux, complicités d’abus de confiance et un cas de blanchiment de capitaux. Toutes affaires de la compétence exclusive du Pôle économique et financier.
A l’entame des travaux, le président de la Cour a procédé à la présentation des huit assesseurs qui siègent aux côtés des magistrats professionnels durant toute la session. Les assesseurs ont décliné tour à tour leurs identités et prêté serment avant de prendre place aux côtés des magistrats professionnels. S’adressant à eux, Aldioumagate Inalkamar Dicko, a rappelé le côté impartial et rigoureux de leur mission, tout en leur demandant de garder les secrets des délibérations même après la session.



De son côté, Idrissa Arizo Maïga, procureur général près de la Cour d’appel, les a invités à écouter avec attention les dires des accusés. “Au moment où vous ressentez le doute, il faut acquitter. Il faut également essayer de vous adapter aux règles de moralité”, a-t-il ajouté.

A l’en croire, la complexité de la matière explique la lenteur dans le traitement des dossiers, mais pas seulement, car en ce domaine comme en d’autres, l’engagement personnel du magistrat, sa rigueur intellectuelle et morale, son courage et son professionnalisme sont les seuls gages de l’aboutissement heureux des dossiers en charge dans des délais raisonnables. “Ces dernières semaines, il y a eu un véritable ballet des contrôleurs, notamment du Bureau du Vérificateur général et de l’Office central de lutte contre l’enrichissement Illicite. Tous ont présenté des rapports aux contenus riches de révélations importantes de délinquance financière et d’irrégularités administratives. On ne pouvait en attendre moins de ses administrateurs qui sont dirigés par des hommes aux qualités exceptionnelles connues de tous. Ce qui fait que les prédateurs des deniers publics ne dorment plus que d’un œil, quand ils ne prennent pas purement et simplement la poudre d’escampette”, s’est félicité le parquet.

“Le spectacle enivrant de la détention ne suffit plus. Il faut des résultats, donc des dossiers instruits et des jugements. C’est à cette seule condition que tous les torts seront réparés, les délinquants seront condamnés et les innocents relaxés ou acquittés et le Trésor public dédommagé. Rendre la justice n’est pas exercice autocentré dans un décorum particulier. Rendre la justice nécessite d’être conscient des interdépendances à l’œuvre dans le processus judiciaire et d’être curieux de son environnement et de ses interlocuteurs”, a poursuivi M. Maïga.

Le procureur général près de la Cour d’appel de Bamako a engagé les juges à s’armer de courage pour résister à la tentation de la corruption, pour résister aux pesanteurs sociales négatives qui s’appellent favoritisme, népotisme, collusion, suffisance, clientélisme, faveurs indus à la parentèle et avoir comme unique crédo ou unique repère le respect de l’éthique et de la déontologie.

S’adressant aux magistrats dans leur tâche, le ministère public leur a rappelé que le combat contre la corruption et la délinquance financière est une lutte de longue haleine qui ne se gagnera que par la constante dans l’effort, de l’humanité, de l’humilité et du courage surtout parce qu’il faut trancher en permanence et que certaines décisions peuvent être difficiles à prendre et ne vont pas forcément dans le sens attendu.

Me Moustapha Cissé, bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali, s’est réjoui de la tenue régulière des sessions d’assises et plus particulièrement des sessions dans des matières aussi spéciales, spécifiques que la matière économique et financière. Pour lui, il est important au cours de ces assises que la Cour donne le niveau de thermomètre de conscience de nos concitoyens par rapport à la chose publique.

“Le Barreau ne sera pas un observateur passif, un contemplateur passif, mais il sera un acteur déterminé pour assurer la défense, l’honneur et la dignité du citoyen malien”, a-t-il réaffirmé.

Le 1er président a promis que la Cour ne faillira pas à sa mission chaque fois qu’il s’agira de sanctionner. “Elle le fera dans le strict respect des principes légaux que constituent la présomption d’innocence, le droit à tout accusé d’être assisté”, selon Aldioumagate Inalkamar Dicko.

Marie Dembélé
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