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Édito : Pourquoi le virus « antipolitique française » se propage au sahel !
Publié le lundi 22 novembre 2021  |  Le Pays
Manifestation
© aBamako.com par FS
Manifestation du mouvement de Yerewolo debout sur les remparts contre la présence militaire française au Mali
Bamako le 22 septembre 2021. Le mouvement Yerewolo debout sur les remparts a tenu un grand rassemblement contre la présence militaire française à la place de l`indépendance de Bamako
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Le virus « anti politique française » présent au Mali depuis des années à travers le mouvement Yérewolo Debout sur les remparts, a affecté d’autres pays du sahel, notamment le Burkina Faso et le Niger. La France, partenaire clé des pays du G5 sahel dans la lutte contre le terrorisme, continue de perdre toute sa crédibilité aux yeux de certaines populations qui ne la voient plus comme un allié ou un soutien, mais un adversaire à abattre. Pourquoi au Mali, au Burkina Faso, et au Niger, la France, au lieu d’être considérée comme une solution contre le terrorisme, est vue comme un problème. Plusieurs facteurs l’expliquent.

D’abord, les populations ne sentent pas la présence de l’armée française sur leur territoire. Malgré tous les moyens dont dispose l’armée française, les qualités de ses services de renseignements militaires, le terrorisme gagne du terrain dans ces trois pays, la situation sécuritaire se dégrade. Les attaques contre les civils et militaires avec ses lots de morts se multiplient. Chose que les populations ne comprendraient jamais.

Un autre facteur semble être le manque de collaboration sincère entre nos armées et les troupes françaises. Beaucoup de ces acteurs de la société civile qui demandent le départ des troupes française, accusent « le pays ami » d’armer les terroristes contre leur pays. Si l’armée française collaborait comme il le fallait avec nos armées, elle ne serait pas vue comme celle qui fournit des armes aux terroristes. Bref, ce n’est pas trop de dire que l’intervention française n’a rien servi dans la lutte contre le terrorisme. En tout cas aux yeux des populations qui réclament son départ. Leur argument : la dégradation continue de la situation sécuritaire.

Il est temps que les autorités françaises arrêtent de penser qu’il y a un sentiment « anti-français » au sahel. Elles doivent se remettre en cause, reconnaitre leur échec et chercher à se rattraper.

Si les troupes françaises doivent toujours rester au sahel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, il est important que les populations sentent leur présence à travers leurs exploits. L’armée française continuera à être huée et humiliée tant qu’elle n’enregistrera pas de grosses victoires contre les forces du mal. Si sa mission actuelle ne lui permet pas de mener des frappes, surtout aériennes contre les terroristes, il faut la revoir. Aussi, il faut une coopération étroite entre les armées de nos pays et les troupes françaises. Tant que cela n’est pas une réalité et que la situation sécuritaire se dégrade, elle sera toujours taxée d’être un soutien aux terroristes.

On ne peut pas, de nos jours, en vouloir à ceux qui manifestent pour le départ des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger, car l’échec est patent. Le seul moyen par lequel il faudrait redonner à la France sa crédibilité et légitimer son intervention dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au sahel, ce sont les victoires contre les forces du mal, la sécurisation des personnes et leurs biens…

Boureima Guindo

Source : LE PAYS
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