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Éducation nationale : De la période de réconciliation à la dichotomie entre les syndicalistes et le département
Publié le lundi 22 novembre 2021  |  Le Pays
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© aBamako.com par FS
Conseil de cabinet du nouveau gouvernement de Transition du Dr Choguel Maïga
Bamako, le 13 juin 2021. Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a présidé son premier conseil de cabinet, le dimanche, à la primature avec tous les membres de son nouveau gouvernement réunis au grand complet.
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Alors que les négociations en cours commençaient à susciter de l’espoir, une lettre, récemment publiée par le ministère de l’Éducation nationale, vient d’être vigoureusement répondue par les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016.Ladite mesure ministérielle intervient au moment où les syndicalistes décident d’alléger les sanctions qu’ils avaient prises contre le gouvernement.

De l’espoir au désespoir, les négociations en cours entre le gouvernement et les syndicalistes des enseignants marchent à pas de caméléon. Si les échanges récemment menés ont pu aboutir à l’apaisement des tensions existant entre les deux parties, une lettre publiée par le ministère de l’Education nationale irrite les enseignants syndicalistes. En clair, il s’agit de la lettre départementale adressée, ce 18 novembre 2021, aux administrateurs scolaires( directeurs du centre d’animation pédagogique ; responsables scolaires au niveau de l’enseignement scolaire ; conseillers pédagogiques et directeurs d’école).Signée par le secrétaire général du ministère, Kinane Ag Gadeda, elle annonce l’enregistrement des dysfonctionnements lors du déroulement des examens de fin d’année scolaire 2020-2021.Lesquels dysfonctionnements sont tributaires des comportements de plusieurs administrateurs scolaire, suivant cette lettre. « Ces dysfonctionnements m’ont donné l’occasion de constater que plusieurs responsables scolaires sont en même temps responsables syndicaux. Il a été dit et rappelé, plusieurs fois, l’incompatibilité entre les deux fonctions : la fonction administrative et la fonction syndicale », souligne-t-on dans la lettre signée par le secrétaire. Dès que l’agent de l’Etat ou de la Collectivité territoriale accepte d’être nommé à une fonction administrative, il est tenu de se soumettre à toutes les obligations dérivant des nécessités mêmes du service public, voire à renoncer, indique-t-on, à toutes les actions incompatibles avec les charges administratives. De ce fait, tout acte portant atteinte à la continuité du service public que pose un administrateur scolaire constitue un manquement à ses obligations, et lui fait perdre la confiance de l’autorité qui lui a nommé, ressort-on dans cette lettre. Pour alors trouver une issue à cette situation, le département a décidé de décharger les administrateurs scolaires qui sont aussi considérés comme des responsables syndicaux : de leurs charges administratives. Cela, « pour leur permettre de se consacrer pleinement à leurs charges syndicales », précise-t-on.

Au lendemain de la publication de la nouvelle mesure, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2015 ont réagi, courant vendredi 19 novembre. Ils qualifient ladite décision de menaces et d’intimidations contre leurs militants. « Les syndicats de l’éducation sont surpris d’observer la lettre de menaces et d’intimidation du ministère de l’Education nationale, et sont étonnés que ces menaces soient prônées à une période de trêve sollicitée par la conciliation et acceptée par les syndicats ».Cet acte prouve à suffisance la mauvaise foi du département de l’Education à aller vers une école apaisée et met à nus l’ignorance et le mépris qui caractérisent la gestion du département, s’indignent les syndicalistes du corps. D’après eux, il n’existe dans aucun texte du pays, ni dans parmi les textes ratifiés par le Mali : l’interdiction aux administrateurs scolaires (DCAP ; responsables de l’enseignement secondaire ; conseillers pédagogiques et directeurs d’école) d’être responsables syndicaux ou syndiqués. Vouloir prospérer ce principe dans le secteur de l’éducation est, pour eux, le symbole de l’ignorance et surtout du mépris envers les enseignants qui ne réclament que leurs droits. Pour alors répliquer à cette décision qu’ils estiment d’affront envers les enseignants, les syndicalistes ont donné des instructions fermes à la catégorie du personnel ciblé. En réaction à ladite décision ministérielle, ils instruisent aux structures régionales et locales d’engager toutes les actions légales à leur niveau, dès qu’un responsable est touché pour avoir observé le mot d’ordre de grève. Ils demandent aux instituteurs fonctionnaires de l’Etat de désobéir « systématiquement » à tout responsable désigné en remplacement d’un autre collègue. Vent debout contre ladite mesure, les syndicats de l’éducation ordonnent aux enseignants de refuser toute nomination en remplacement d’un autre collègue. Puis d’exclamer en ces termes : « Les syndicats rappellent que les enseignants du Mali ne seront plus humiliés pour des primes modiques de direction ».Toutefois, ils promettent de rétablir dans ses fonctions : tout responsable scolaire qui serait déchargé de ses prérogatives à la suite de l’observation du mot d’ordre de grève syndicale. Claire comme l’eau de roche, l’annonce de cette nouvelle mesure par le département de la ministre Mme Sidibé Dédéou Ousmane donne naissance à la dichotomie, en cette période où les syndicalistes ont mis un peu de l’eau dans leur vin. Puisqu’ils ont sursis à l’application des mesures récemment instruites à leurs militants : la non prise des classes dépassant 50 élèves ; la non prise d’une double vacation et division…

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS
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