Avec les animateurs de la vie politique, il a été question des grands chantiers de la Transition avec en toile de fond les Assises nationales de la refondation dont la phase à l’échelle locale débute cette semaine. Le président Goïta a souhaité l’inclusivité et l’unité de tous les Maliens afin que les défis soient relevés
Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a eu une série de rencontres avec les acteurs politiques, vendredi dernier au palais de Koulouba. Au menu des échanges, la vie de la Nation, les défis qui assaillent le pays et les Assises nationales de la refondation (ANR).
La première délégation reçue par le colonel Assimi Goïta est le Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie. À l’issue de l’audience, le chef de la délégation, Dr Youssouf Diawara, a rappelé que le Cadre est un regroupement de partis politiques qui s’est constitué autour du respect du délai de la Transition et pour sa réussite.
Selon lui, au cours de la rencontre, ils ont pu entendre la vision et la lecture du chef de l’État sur les questions d’actualité, les défis auxquels le pays est confronté et les Assises nationales de la refondation. En retour, dira-t-il, le président Goïta a pris connaissance des positions de leur regroupement politique sur lesdites questions.
D’après Dr Diawara, la délégation a évoqué avec le chef de l’État un certain nombre de contraintes. Il a souligné que le gouvernement a voulu, sur instruction du chef de l’État, inscrire la Transition dans une logique de neutralité, d’inclusivité et de consensus.
Cependant, il a déploré qu’aujourd’hui, ces trois principes ne soient pas réunis. Toute chose qui, pour lui, ne permet pas d’avoir un climat de confiance pour aborder les questions avec beaucoup plus de calme et de sérénité.
«Nous sommes beaucoup plus dans les questions d’invectives, de menaces qui ne sont pas de nature à apaiser le climat pour nous permettre d’aborder ces questions avec beaucoup plus de calme», a-t-il dénoncé. Avant d’ajouter qu’ils ont écouté le chef de l’État qui est en train de prendre la main. «Nous pensons qu’il doit prendre la main pour rassurer les uns et les autres car sans la confiance, on ne peut rien construire», a indiqué Dr Youssouf Diawara.
Le chef de la délégation du Cadre d’échange a déclaré que son regroupement politique ne va pas participer aux Assises à l’étape actuelle des choses. Toutefois, il a promis que les membres du Cadre vont travailler pour harmoniser leur position afin de permettre à notre pays de sortir de cette situation.
Car, selon lui, le Cadre n’est pas une opposition à la Transition. Et il y a énormément de capacités et de potentiels en son sein qui, tous les jours, réfléchissent pour aider le Mali à avancer. «Nous sommes en train de travailler sur un document que nous allons soumettre aux autorités pour nous permettre, dans le respect du délai, de sortir calmement de la transition avec sérénité», a annoncé Dr Youssouf Diawara.
La seconde délégation reçue par le chef de l’État était celle du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Conduite par le vice-président de son comité stratégique, Bouba Karamoko Traoré, les membres de cette délégation ont également discuté avec le colonel Assimi Goïta de la situation qui prévaut aujourd’hui dans notre pays. Selon le chef de la délégation, au cours des échanges, ils se sont compris avec le président de la Transition qui leur a d’ailleurs confié une mission qu’ils vont entamer sur le terrain.
Selon Bouba Karamoko Traoré, le colonel Assimi Goïta leur a confié une tâche de réconciliation afin qu’il y ait consensus et unité entre tous les Maliens. Il promet que son mouvement fera tout pour que les Maliens parlent le même langage et qu’il y ait la paix afin d’aller vers le Mali nouveau. Dans l’après-midi, le chef de l’État a successivement reçu les responsables de l’Alliance citoyenne pour la République et la démocratie (ACRD) et ceux de la Coalition des forces patriotiques (COFOP) qui ont confirmé leur participation aux Assises nationales de la refondation (ANR).
Après avoir remercié le président de la Transition pour la rencontre, au nom de sa plateforme politique ACRD, l’ancien ministre Oumar Ibrahim Touré, promettra de contribuer à la réussite de cette période transitoire et à la stabilité du Mali. L’ACRD a saisi l’occasion pour dire son engagement à contribuer de façon très positive aux ANR. «En cela, nous avons réaffirmé notre position qui est de participer aux Assises nationales de la refondation parce que nous étions déjà là pour assister à la table ronde», a-t-il révélé.
En retour, le président de la Transition a donné des orientations et des conseils à ses hôtes qui vont sans nul doute leur permettre de participer, très outillés, aux ANR. «Nous sortons de cette audience bien outillés pour pouvoir continuer à sensibiliser parce que nous pensons que ces Assises sont pour tout le monde. C’est un espace de dialogue dont l’ensemble des Maliens doit saisir l’opportunité», a estimé Oumar Ibrahim Touré.
Parlant de ceux qui veulent adopter la politique de la chaise vide, le responsable de l’ACRD a lancé l’appel à tout le monde d’y participer afin de parler du Mali. «Ils sont des patriotes, le moment viendra où ils vont comprendre qu’ils ne peuvent pas faire la politique de la chaise vide. Il faut qu’ils viennent parce qu’on va parler du Mali», a-t-il lancé.
Quant au président de la COFOP, l’ancien ministre Abdoulaye Amadou Sy, il a estimé que la politique de la chaise vide n’est pas une bonne chose. «Les vrais politiques, c’est le dialogue», a-t-il évoqué avant d’inviter tout le peuple malien à se mettre autour d’une même table pour dialoguer. Selon lui, il faut travailler à ramener la sécurité et la paix avant les élections.
Les rencontres se sont déroulées en présence du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga.