Alors que le nombre de cas positifs accuse une hausse en même temps que les autres statistiques, aucune restriction n’est au rendez-vous. Les mesures anti-Covid ont même l’air d’être abolies et enterrées, à en juger par les comportements et attitudes dans la Cité des 3 caïmans : reprise des activités culturelles et des manifestations publiques, capitulation de l’administration dans le filtrage des usagers, etc., l’indifférence est totale alors que les voyants sont alarmants.
En cette veille de Décembre combinée à la rentrée scolaire, les usagers et responsables du secteur public font comme si de rien n’était. L’administration étant au cœur de la mise en pratique des mesures barrières, l’entrée des bâtisses administratives était jadis bien filtrée avec un rappel à l’ordre immédiat à l’endroit des contrevenants aux consignes. Mais l’exigence du port du masque a peu à peu disparu au fil des mois dans plusieurs services publics à l’image de la cité administrative où tout a changer. Le lavage des mains n’y est plus de mise et tous se promènent sans bavette alors que peu de gens ignorent une propagation timide mais réelle du virus. Que ça soit en public ou dans la discrétion, beaucoup confient avoir déjà contracté le Covid, tandis que les espaces sanitaires continuent d’accuser un afflux considérable de patients. C’est le cas de l’Hôpital du Mali ne désemplit pas et où la différence est à peine faite entre les morts du Covid avec les victimes d’autres maladies. La période hivernale semble être passée par-là, les basses températures étant propices au coronavirus ainsi qu’à toutes les autres maladies pulmonaires, avec l’éclosion des microbes et virus.
Par ailleurs, tout porte à croire que les ébullitions latentes du front social ont fait oublier la menace la menace du coronavirus. Et pour cause, près de deux semaines après la reprise des classes, pas une seule école où les mesures-barrières sont légion. En clair, les établissements scolaires sont ouverts sans mesures de distanciation et le port du masque. C’est pourtant là qu’on apprend à être discipliné et prévenir la pandémie qui pourrait sévir à travers le pays. La confiance entre les gouvernants et le peuple, écorchée par le manque de transparence dans la gestion financière de la pandémie, aura probablement imposé un sursis de fait aux décisions courageuses. Les récents rapports du Vérificateur Général n’arrangent les choses en mettant en exergue les détournements et pratiques frauduleuses qui justifient le scepticisme du public vis-à-vis de la pandémie et de la riposte pour la contenir. Ainsi, dans l’administration comme ailleurs, les poignées de main et les accolades ont repris de plus belle. Le lavage des mains au savon n’est plus pratiqué, même au sein des ONG. Et, quoique le port du masque ne soit plus un luxe pour les Maliens, le fameux programme « UN MALIEN UN MASQUE» est relégué aux oubliettes. Pendant les activités sociales également, les mesures barrières sont mortes de leur belle mort, qu’il s’agisse des mariages, baptêmes ou décès. Vivement donc un retour à la responsabilité avec l’effectivité des mesures barrières dans un contexte où les nouveaux cas peuvent atteindre jusqu’à 67 déclarés pour un total de 14 982 guéris et 591 décès.