Après la spéculation sur les terrains nus, place au bradage de bâtiments. Il ne s’agit point de ces vieilles bâtisses de l’Etat dont la cession à des particuliers avait provoqué l’indignation de certains concitoyens, mais plutôt d’immeubles appartenant à des privés. Lesquels ont vraisemblablement recours à des agences immobilières très sollicités ces derniers pour aider à se débarrasser de propriétés apparemment gênantes en les cédant à des prix qui défient toute concurrence. C’est du moins l’impression qu’on en a avec ces annonces qui pullulent sur les réseaux sociaux et ailleurs pour proposer une masse très importante de villas haut-standing à la vente. Il faut dire que le bradage est consécutif à l’intensification de la lutte contre l’enrichissement illicite qui fait visiblement peur à beaucoup de cadres depuis la publication du dernier rapport de l’Oclei. Comme quoi, les responsables de cette structure sont prévenus que se débarrasser des biens à tout prix est devenu le principal créneau pour échapper au glaive suspendu sur leurs cibles.
Face aux publicités d’atteinte aux mœurs, que fait «le procureur» ?
Ça fait bien longtemps que cela dure sans qu’aucune autorité ne tente d’y mettre un terme, en dépit d’une atteinte évidente aux bonnes mœurs. Il s’agit de ces annonces obscènes qui prennent d’assaut et envahissent chaque carrefour du Centre-ville de Bamako en vue d’être mieux consommées par les millions d’usagers de la route. Les messages des charlatans s’adressent pour la plupart à une potentielle clientèle de sensation charnelle à laquelle il est proposé des panacées contre «La faiblesse sexuelle», «l’éjaculation rapide» et même des solutions à la taille et à la grosseur du phallus. Voilà plusieurs années que ces obscénités sont ostensiblement exposées sur les places publiques de la capitale sans aucune mesure pour l’arrêter ou punir leurs auteurs qui n’ont chiche d’y joindre leur contact téléphonique. Face à la gravité de la question, il y a tout lieu en définitive de s’interroger sur l’indifférence apparente d’un certain procureur prompt à traquer une certaine jeunesse indélicate pour des manquements de nature similaire.
La budgétisation des acquis syndicaux n’est pas acquise
On en a parlé à satiété depuis que la Centrale syndicale historique, l’UNTM, a choisi de baisser la garde en échange d’une satisfaction sur le papier de la quasi-totalité de ses revendications catégorielles. Chose dont le nouveau Premier ministre a fait ses choux gras en capitalisant l’apaisement du front social comme acquis de ses 100 jours à la Primature. Le hic est que les engagements pris par le gouvernement auprès des syndicalistes n’ont pas encore dépassé la dimension de l’informel. Il est de notoriété publique, en effet, qu’aucune trace des avantages concédés par les autorités, dans le cadre des négociations avec l’Untm, ne figure dans la Loi de finances de l’exercice en cours. De quoi s’interroger sur le document légal qui sous-tend l’accord conclu entre l’UNTM et le gouvernement. Autant dire que les acquis en question paraissent aléatoires et que par conséquent le front social ne semble pas aussi apaisé qu’on le prétend. Surtout qu’une bombe latente est sur le point d’exploser avec la hausse des prix en passe d’annihiler tout l’effet des augmentations concédées aux travailleurs.