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Abrogation des décrets de nomination en cours au Mali : la transition étale ses tares démocratiques ?
Publié le lundi 22 novembre 2021  |  le Temoin
Arrivée
© aBamako.com par DR
Arrivée de M. Issa Kaou Djim, le président de l`ACRT, au tribunal de la commune IV du district de Bamako pour son procès
Bamako, le 29 octobre 2021. Interpellé le mardi 26 octobre, puis placé sous mandat de dépôt le jeudi 28 octobre pour ``flagrant délit de déstabilisation des autorités``, Issa Kaou Djim, président de l`ACRT et 4è vice-président du Conseil National de la Transition (CNT) est arrivé au tribunal de la commune IV du district de Bamako pour son procès.
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Au Mali le plus grand leurre est sans doute de croire qu’une transition peut être un long fleuve tranquille. Et ce ne sont sans doute pas les évènements qui se succèdent, depuis quelque temps, qui nous diront le contraire. En effet, s’il est de notoriété publique que la désinvolture s’était dangereusement installée au Mali, on a désormais la nette impression d’être partagé entre la satisfaction d’entrevoir les bornes du pernicieux laxisme qui gangrène le pays et le sentiment d’une restriction de la liberté d’expression qui prend forme surtout avec l’abrogation de deux décrets de nomination : ceux respectivement de Cheickh Mohamed Cherif Koné, ex premier avocat général de la Cour suprême, le 8 septembre 2021, et d’Issa Kaou Djim, désormais ex 4ème vice-président du Conseil national de la transition (CNT), le 9 novembre 2021. Cependant, parallèlement à ces improbables scénarios, qui étalent au grand jour les tares démocratiques d’une période transitoire permettant à ceux qui tiennent les rênes du pouvoir d’agir avec une latitude presque seigneuriale malgré les arguments juridiques qui sont sujets à de sempiternels débats , la fameuse tentative d’enlèvement du très récalcitrant Housseini Amion Guindo, acteur majeur de la scène politique malienne, vient conforter la théorie de ceux qui dénoncent l’implacable politique de musellement des autorités de la transition .
Sur un tout autre plan, on reste éberlué et aphone devant la situation du quatrième vice-président du CNT, en ce sens qu’il y a moins de quatre mois, ce dernier bénéficiait pleinement de la bonne grâce de « l’imperturbable patriote » Assimi Goita. Raison notoire, au demeurant, de sa propulsion au poste de quatrième vice-président du CNT. Et à présent qu’il tourne casaque pour des raisons que seule sa versatile personne sait, le voici du nombre des scélérates qu’on doit évincer avec les moyens du bord. Tout compte fait, les autres membres du CNT – et par ricochet la sphère politique et civile mais également l’administration malienne dans son entièreté – sont déjà mis au parfum : éviter la jactance contrariant la transition sous peine d’abrogation de son décret de nomination ou d’autres formes de musellement aussi inéluctable qu’imprévisible.



En tout cas, à l’instar de tout exercice antidémocratique, cette tumultueuse et convulsive transition n’a certainement pas fini avec son lot de surprises. Quant au cas singulier d’Issa Kaou Djim, lequel voit désormais se dérober son piédestal avant le délibéré de son procès prévu pour le 3 décembre prochain, un dicton bambara résume sa situation ainsi qu’il suit : «si tu vois un chat enchainé, ce qu’il doit avoir adopté un comportement de chien ».



Ousmane Tiemoko Diakité
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