Le président de la transition a entamé lundi une série de consultations sur la situation socio-politique et sécuritaire, avec les assises nationales de refondation dans le viseur.
Younouss Hamèye Dicko, président de l’Alliance pour une transition intelligente et réussie (ATIR), a ouvert le bal des grandes manœuvres. Pendant des jours, à compter de lundi, Assimi Goïta va recevoir les principaux responsables de regroupements politiques et d’organisations de la société civile du pays pour les sonder sur son projet d’assises nationales de refondation et avec eux faire un tour d’horizon de la situation socio-politique et sécuritaire.
Après Younouss Hamèye Dicko, le président de la transition a enchaîné les discussions avec le Front pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FSDR), ainsi que le mouvement « Retrouvons ce qui nous unit » respectivement conduits par Oumar H Dicko et Moulaye Oumar Haïdara. Tous se sont réjouis de cette volonté de décrispation politique et manifesté leur volonté ardente de participer au grand rendez-vous.
« Notre position est claire. Les Assises visent à trouver des solutions aux préoccupations des Maliens et nous allons aider les autorités à trouver ces solutions », s’est engagé le coordinateur du Regroupement des partis politiques non-alignés, Aboubacar Diallo.« Quand on parle de démocratie, il s’agit d’évoluer avec le peuple. Pour ce faire, il faut être en contact avec lui et être capable de connaître ses vraies aspirations », a renchéri Siriki Kouyaté, Porte-parole du Mouvement Yèrèwolo debout sur les remparts. Suivant sa grille d’analyses, il faut certes un retour à l’ordre constitutionnel, mais ce retour doit être sécurisé afin d’éviter au nouveau Président démocratiquement élu de replonger dans les mêmes travers.
Le non sec du Cadre d’échange
Cette vaste consultation est organisée alors que l’exécutif est passé à la phase concrète des assises nationales de la refondation. Une initiative qui n’a pas fait l’unanimité au sein de la classe politique et de la société civile. Une dizaine d’organisations politiques ont signifié le 19 novembre au président de transition, le colonel Assimi Goïta, leur refus de participer à des consultations nationales.
Le « Cadre d’échange », coalition de partis et de regroupements de partis, dont le Rassemblement pour le Mali de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta et le Yelema de l’ancien Premier ministre Moussa Mara, avait déjà annoncé son refus de prendre part aux Assises nationales de la refondation, programmées fin décembre par le pouvoir. Il a cette fois exprimé ce refus en personne vendredi au colonel Goïta.
La coalition a expliqué cette décision par l’absence d’un cadre formel de concertation entre les partis politiques et le gouvernement autour de la conduite de la transition politique ajoutant qu’elle « n’est ni inclusive ni participative ».Dans leur collimateur la volonté des autorités de la transition de faire de ces assises un subterfuge pour proroger la transition en violation des engagements internationaux. Autrement dit, « changer les règles du jeu en cours de match ».
A défaut d’inclusivité, maître mot, ces grandes manœuvres politiques visent à susciter le plus de participation aux assises. Qui se tiendront du 21 au 26 décembre et seront précédées des phases communales attendues le 12décembre.