Pour célébrer la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique, comme chaque 20 novembre, la direction nationale de l’Industrie et l’organisation patronale des Industriels du Mali ont organisé un panel autour des problématiques liées à l’épanouissement du secteur. C’était au siège du Conseil National du patronat du Mali (CNPM), sous le thème : « industrialiser l’Afrique : un engagement renouvelé en faveur de l’industrialisation inclusive et durable et de la diversification économique ».
Proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies dans le cadre de la deuxième décennie du développement industriel de l’Afrique (1991-2002), en 1989, la « Journée de l’Industrialisation de l’Afrique », est devenue un cadre d’échanges et de réflexion sur tous les défis liés à l’Industrialisation en Afrique. C’est dans cet ordre d’idée que la direction nationale de l’Industrie du Mali en collaboration avec l’Organisation Patronale des Industriels (OPI) a célébré l’édition 2021 de cette journée grâce au financement comme d’habitude, de l’organisation des Nations Unies pour le développement Industriel (ONUDI).
Placée sous le thème : « industrialiser l’Afrique : un engagement renouvelé en faveur de l’industrialisation inclusive et durable et de la diversification économique », le but cette célébration est, selon la représente pays de l’organisation des Nations Unies pour le développement Industriel (ONUDI), Mme Traoré Haby Sow, « de sensibiliser le monde aux défis de l’industrialisation auxquels le continent est confronté, de mobiliser les dirigeants africains et les organisations internationales pour créer des partenariats et de plaider en faveur de la coopération Sud-sud et triangulaire en vue d’une industrialisation accélérée et durable de l’Afrique ». Et d’ajouter que cela s’inscrit dans le cadre du mandat de l’ONUDI sur le développement Industriel inclusif et durable. Le thème de cette année est une importance capitale, selon la responsable Onusienne, non seulement pour l’Afrique et le Mali, mis aussi pour l’ensemble des acteurs économiques, plus particulièrement le secteur privé industriel, « créateur de richesse et d’emplois décents, et moteur du développement ». Aussi, Mme Traoré Haby Sow a fait savoir que cette journée est à mettre à profit pour avoir des réponses claires par rapport aux différentes problématiques liées à l’épanouissement de ce secteur en Afrique pour que les pays en voie de développement d’Afrique puissent mieux tirer profit de l’opérationnalisation de la ZLECAf.
Pour sa part, cette journée est une « opportunité aux industriels, à l’administration, à la société civile africaine, aux partenaires techniques et financiers, de procéder au diagnostic du secteur, d’analyser les enjeux et les défis du développement industriel du continent en général et du Mali en particulier afin de procéder aux ajustements nécessaires » a indiqué la Conseillère technique, Mme Maïga Mariam Maïga, représentant le ministre de l’Industrie et du Commerce à l’évènement.
Tout comme le représentant de l’Organisation Patronale des Industriels (OPI) Simbala Sylla, Mme Maïga Mariam Maïga a, elle aussi, exposé toutes les difficultés qui entravent le bon épanouissement de l’Industrialisation au Mali. Il s’agit notamment, l’insuffisance d’infrastructures, le coût élevé de facteurs de production dont l’énergie, la faible articulation entre l’industrie, la recherche et les autres secteurs de l’économie, l’inadéquation entre la formation et l’emploi, les difficultés d’accès au financement et au foncier etc. Des défis qui s’ajoutent, selon elle, aux crises socio sanitaire et sécuritaire qui ont fortement impacté sur l’ensemble des activités économiques et provoqué une baisse des productions industrielles.
Pour Simbala Sylla, cette célébration est surtout un cadre pour s’interroger sur les solutions à mettre en œuvre afin de « lancer la campagne industrielle de nos pays et rattraper le faussé qui nous sépare des pays développés autrement dit industrialisés ». Selon lui, malgré les efforts déployés par les plus hautes autorités, le Mali tarde encore à relever les défis de la contribution de la manufacture au PIB qui est seulement de de 6%, alors qu’elle est à 19% en Côte d’ivoire, 15% au Sénégal et jusqu’à 24% au Maroc.
C’est pourquoi, M. Sylla a saisi cette occasion pour solliciter une large politique de promotion et de campagne en faveur la consommation locale. L’unique facteur, selon lui, de de soutenir la production industrielle dans un pays. Tout en rappelant que l’État reste le plus grand consommateur, il a invité les plus hautes autorités à augmenter les commandes publiques.