Les forêts classées au Mali font l’objet aujourd’hui de toute sorte de spéculations. Et pourtant, elles ont été classées par des colonisateurs français suivant des Arrêtés qui ne font l’objet du moindre doute. Celle de Koulouba, Tiènfala, Faya et la boucle du Baoulé ont retenu notre attention.
L’on dénote une complicité entre les spéculateurs fonciers et les services techniques intervenant dans le domaine.L’Inspecteur Général Ousmane Sidibé Directeur des Eaux et Forêts joue simplement au pompier pyromane, au faux-fuyant. Car son service a toujours donné un avis favorable.Plusieurs responsables techniques de la protection de l’environnement, des agents des Eaux et Forêts et ceux du domaine de Kati et de la Direction régionale des domaines de Koulikoro sont désormais dans le viseur de la justice.
Classée en 1935 par le colonisateur blanc, la forêt de Koulouba n’existe que de nom ou presque. La zone est partiellement occupée par des habitations. Il n’en reste que les parcs national et Zoologique. Il en est de même pour les autres forêts classées du Mali dont la plupart font objet de sites d’orpaillage et autres pratiques illicites.
L’Etat malien quant à lui, n’est pas un bon élève en ce qui concerne la mise en œuvre des textes de la FAO. Lesquels exigent à tous les Etats signataires d’avoir au moins 15% de son territoire classé comme Forêt. Le Mali est encore à 6%.
Du côté de la forêt classée de Tienfala, elle décèle plus de 150 titres fonciers délivrés par le service des domaines de Kati. Classée depuis 1939, cette forêt de Tienfala avec sa superficie de 3000 hectares fait l’objet d’une occupation illicite.
Que dire de la forêt classé de Faya qui a récemment reçu la visite d’une délégation du département de l’environnement et de l’assainissement qui a même instruit le déguerpissement d’un occupant et ses installations.
Malgré le constat amer, certains citoyens s’adonnent à des activités lucratives susceptibles d’entamer nos forêts (constructions anarchiques, coupe abusive de bois, production de charbon de bois…).
L’opérateur économique Kindy Bathily qui s’était octroyé près de 80 hectares en titre foncier dans la forêt classée de la Faya vers Zantiguila, s’est vu expulser et ses matériels ramenés à Kasséla dans les locaux des Eaux et Forêts.
L’Inspecteur Général Ousmane Sidibé Directeur des Eaux et Forêts n’est pas blanc comme neige car, avant d’occuper ce poste, il fut chef de bureau de Kati qui couvrait toutes les forêts énumérées. Il joue simplement au pompier pyromane, au faux-fuyant.
Il est clair que ce sont les services techniques qui ont donné leur avis bien sûr après que les services des eaux et forêts aient délimité la forêt à travers un cabinet d’expert géomètre. Par des manœuvres machiavéliques, ils n’ont pas pris en compte les réserves pour le cas de la forêt de la Faya. Du coup c’est une forêt classée sans réserve foncière. Ce qui n’est pas normal. Et à chaque fois que des acquéreurs se présentent l’on fait croire que la zone est en dehors de la forêt classée.
La forêt classée existe il y a 78 ans et couvre une superficie de 79.822 hectares. Elle est classée suivant l’arrêté n°4054 S.E, du 27 Novembre 1943. C’est un patrimoine national, nul n’a le droit de circuler dans cette forêt à fortiori d’y mener des activités.
Selon le Conseiller chargé des questions juridiques au MEADD Sidi Yaya Joseph Traoré, «c’est pour lutter contre ce fléau que nous avons initié cette opération de déguerpissement conformément à la loi 10 028 qui dispose en ses articles 112 et 113, l’expulsion des occupants de la forêt sans aucune autre forme de procès. On a déjà initié une procédure pénale contre les fautifs pour vérifier toute la chaine depuis l’attribution des terres jusqu’à l’attribution des titres».
La loi sera désormais dite au Mali, les autorités de la transition l’on martelé dès leur prise de pouvoir.
La Boucle du Baoulé connait également le même sort et l’alerte a été donnée plusieurs fois : «si rien n’est fait dans quelques années, il y’aura plus de réserve du Baoulé».
Selon une source crédible, une enquête serait ouverte au niveau du tribunal de grande instance de la CIII et visera plusieurs responsables techniques de la protection de l’environnement, des agents des Eaux et Forêts et des agents des domaines et du cadastre de Kati et le Directeur régional des domaines et du cadastre de Koulikoro.
Les plus hautes autorités sont une fois de plus interpellées !