Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme Andogoly Guindo, a visité, mardi dernier, deux sites de l’artisanat à Bamako. Il est d’abord allé voir les tisserands installés près de l’école fondamentale à Médina Coura. Ces artisans continuent de confectionner des couvertures, des pagnes et autres atours.
Almamy Sangho de l’Association des tisserands traditionnels du Mali (ATTM) a expliqué que les tisserands sont actuellement confrontés à un problème d’approvisionnement en fil avec la fermeture de la Compagnie malienne de textile (Comatex).
Ils se voient ainsi contraints d’acheter des fils importés dont ils n’apprécient pas autant la qualité que celui de la Comatex. En plus, ce fil coûte plus cher et ne permet pas de satisfaire certains motifs prisés. Le porte-parole des tisserands a souhaité donc une plus grande implication de l’Etat pour la réouverture de cette usine.
Le ministre Guindo a aussi rendu visite aux forgerons dans le marché du même quartier. Ceux-ci occupent le flanc de la colline appelé «Djifiémba», prosaïquement grosse jarre. Ils sont environ 3.000 apprentis et maîtres forgerons confondus, selon les données fournies par le président de l’Assemblée permanente des chambres de métier (APCMM), Mamadou Minkoro Traoré.
Ici, c’est le cœur de la forge malienne, car on y fabrique toutes sortes de pièces : de simples marteaux jusqu’aux pièces de rechange des véhicules, en passant par celles de plomberie pour les particuliers aussi bien que pour les grandes installations de la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep) ou de l’Énergie du Mali (EDM-SA), de la fonderie, du matériel agricole.
Un site qui grouille de monde du matin au soir sans discontinuer. La rencontre entre les coordinateurs respectifs de ces deux catégories d’artisans et le ministre en charge de l’Artisanat est parfois allée dans les sens parce que ces artisans ont cru tenir une opportunité d’évoquer certaines préoccupations, notamment des problèmes qui les assaillent.
Les plus jeunes qui étaient parfois dans l’excitation ont été rappelés à l’ordre par les aînés pour éviter une montée d’adrénaline. Mais toutes ces deux catégories d’artisans réclament de meilleures conditions de travail.
Si les tisserands sont installés sur une propriété privée, les forgerons font face à l’appétit vorace de prédateurs fonciers qui grignotent peu à peu dans leur espace. Pourtant, les sites des forgerons couvrent trois titres fonciers au nom du ministère en charge de l’Artisanat, explique le président l’APCMM. Mais hélas, des particuliers continuent d’y construire des magasins parce que disposant de titres de propriété délivrés par la mairie. Il rappelle que sa faîtière est actuellement opposée à ceux-ci dans un procès actuellement.
À la fin de sa visite, Andogoly Guindo s’est montré très enthousiaste au regard de ce qu’il a vu.
«J’ai trouvé un monde très volontaire, très déterminé et qui aime son métier. J’ai été émerveillé surtout par la maîtrise presque à la perfection des différents métiers», a-t-il déclaré. Le ministre Guindo s’est dit impressionné par le savoir-faire de ces artisans.