La question se pose face à la moue dubitative d’aucuns des principaux acteurs nationaux concernés lorsqu’il s’est agi de savoir le niveau de participation du Mali au premier Sommet Pharmaceutique Africain. Tenu du 23 au 24 septembre dernier à Hammamet en Tunisie, l’initiative est de la Banque Africaine de Développement (BAD) avec le concours de l’Africa Health Journal.
Elle s’insert en droite ligne de sa stratégie décennale 2013-2022 et vise à soutenir une croissance inclusive des pays du continent à travers le développement du secteur privé, des compétences et de la technologie avec à la clé la promotion de l’emploi. Dans ce cas spécifique, l’accent est mis, comme le souligne le site officiel de la BAD, sur l’industrie pharmaceutique en tant que centre d’intérêt grandissant et porteur, perçu comme tel par les chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique et figurant en bonne et due place dans les stratégies régionales de production de médicaments.
Les chiffres, tels que le précise la même source, parlent d’eux-mêmes : « Le marché pharmaceutique en Afrique connait une croissance sans précédent, avec des dépenses pharmaceutiques pouvant atteindre les 30 millions de dollars d’ici à 2016 et un taux de croissance annuel moyen de 10,6%, plaçant la région seconde après l’Asie Pacifique qui enregistre une croissance de 12,5% ». A un tel forum, la logique d’appartenance à l’institution financière panafricaine voudrait que la participation de tout pays membre soit acquise d’office. Aussi, l’importance, tant du contexte que de la thématique la rend-elle, cette participation, impérieusement nécessaire. Dès lors, il est difficile de comprendre l’absence du Mali à ce niveau, encore moins une allégation selon laquelle il n’aurait pas été invité. Si tel est effectivement le cas, il y a lieu de s’interroger sur la place de ce pays aujourd’hui dans le concert des nations africaines. Le Mali est-il devenu une entité si négligeable au point de ne pas le convier au premier Sommet Pharmaceutique Africain ? Mais de toutes les façons, même en ce cas, les raisons sus évoquées auraient dû inciter un pays conscient de ses énormes potentialités à « forcer la porte », en s’y rendant par exemple à ses propres frais. Parce qu’in fine, l’enjeu est de bien se positionner pour profiter au maximum du marché vaste et diversifié qu’est celui du médicament. La Tunisie, qui a été l’hôte de cette première rencontre, table, entre autres, sur ses ressources humaines de qualité pour relever les défis et saisir les opportunités du secteur. La confidence, rapportée par la presse locale, a été faite par le ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, à l’ouverture de la réunion. Un pays comme le Mali, ne pourrait-il pas mettre en avant une des richesses dont la nature l’a généreusement gratifié et qui ne demandent qu’à être judicieusement exploitées ? Par exemple cette espèce animale qu’est le camélidé objet d’une curiosité scientifique dans d’autres contrées du monde du fait de vertus supposées qui lui sont propres.
En effet, selon le site d’information sur la science et le développement scidev, des chercheurs saoudiens affirment avoir identifié dans l’urine du chameau une substance ayant des vertus curatives pour le cancer. Si cela se révélait prouvé et approuvé, n’est-ce pas, en plus de la chair et du lait, une raison supplémentaire de promouvoir l’élevage et l’exploitation de cette espèce ? A condition, bien entendu, que les autres maillons de la chaîne emboîtent le pas. Ce qui commence d’abord par une participation pleine et active à des rendez-vous du donner et du recevoir tel que celui ayant motivé le présent commentaire.