Alors qu’ils sont devenus interprètes pour les différentes armées présentes au Mali, abandonnant leur métier initial de guide touristique en raison des conflits, les traducteurs se demandent ce qu’il se passera ensuite.
Depuis que la violence des conflits s’est installée dans le paysage malien il y a une dizaine d’années, de nombreux traducteurs ont dû se reconvertir en traducteurs pour l’armée. Ils travaillent notamment avec l’armée française et les contingents de la mission de l’ONU au Mali dans la guerre menée contre les groupes djihadistes. "Il y a plus de risques avec les militaires car on est sur le terrain. Mais là on est obligés de le faire. Il faut travailler pour vivre quoi", explique l’un d’entre-eux qui a souhaité rester anonyme.
Une aide précieuse "Les interprètes nous sont absolument nécessaires pour que nous puissions faire notre travail", explique Pierre Russel, contingent britannique de la Minusma. Et le soldat de poursuivre : "Sans leur capacité à communiquer dans cinq à six dialectes différents, nous ne pourrions pas faire notre travail. Ils sont donc essentiels à l’équipe". Alors que les militaires étrangers s’apprêtent à quitter le pays, les quelques centaines de traducteurs du Mali craignent pour leur avenir, préférant cacher la vérité sur leur métier : "Je n’ai pas dit à ma famille que j’étais un traducteur. Quand on vit dans le centre du Mali c’est vraiment compliqué".