Dans une interview qu’il a accordée à Rfi, le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, présentement à New York dans le cadre de l’Assemblée générale de l’ONU, revient sur son rôle de médiateur dans la crise malienne. Le médiateur désigné de la CEDEAO déclare que son rôle s’arrête à l’accord préliminaire de Ouagadougou et qu’il appartient désormais au gouvernement malien de présenter une offre de paix aux parties d’en face. Biaise Compaoré ajoute qu’il ne veut jouer aucun nouveau rôle. " Je suis là pour accompagner... " a-t-il fait savoir.
RFI : Monsieur le président bonjour... Vous êtes le médiateur confirmé dans la crise malienne. Pourquoi est-ce qu’il y a encore besoin d’un médiateur, puisque le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a été élu, et plutôt bien élu. Est-ce que ce ne serait pas plutôt à lui, maintenant, de négocier directement avec les groupes du nord?
Blaise Compaoré : Vous venez de me proclamer médiateur confirmé. Moi, je pense que mon rôle
pour l’instant, s’arrête à l’accord de Ouagadougou qui a permis d’aller vers les élections. Et comme vous le dites, il s’agit aujourd’hui pour le gouvernement malien de présenter une offre de paix aux parties d’en face, afin de voir comment traiter les questions qui restent pour que le Mali retrouve sa sérénité et sa stabilité pour longtemps.
Quel rôle pouvez-vous jouer ou quel rôle voulez-vous jouer dans cette négociation ?
Non, je ne veux jouer aucun rôle ! Je suis là pour accompagner, et si on a besoin de moi... Je crois que la phase qui était essentielle pour moi c’était d’amener les partis aux élections.
Il y a déjà eu de nombreux accords de paix signés au Mali qui n’ont jamais été respectés. Qu’est-ce qui vous fait dire que cette fois, ça pourrait être la bonne ?
Nous avons aujourd’hui l’avantage d’avoir la communauté internationale dans son ensemble mobilisée autour de cette question. Ce qui veut dire que l’important c’est surtout d’arriver à un
suivi des accords qui seront signés.
Est-ce que vous pensez que la division du Mali que l’on a connue et l’intervention française qui a suivi ont finalement provoqué un électrochoc, une prise de conscience ? Qu’il fallait vraiment régler ce problème aujourd’hui ?
Oui, il est certain que nous avons aujourd’hui, comme je le dis, toute la communauté internationale qui se préoccupe de cette situation. Parce que, comme vous le savez, en dehors de la région du Sahel, les implications de cette déstabilisation du Nord peuvent affecter jusqu’à la Méditerranée ! Le Maghreb et le Sahel sont quand même des régions très connectées. Et je crois que tout cela a fait prendre conscience qu’il était temps de se mobiliser sérieusement pour régler cette question du nord du Mali.