Le président du Mouvement Nouvel horizon (MNH-FASO JO SIRA), Cheick Oumar Diallo, a présenté un document portant sur l’analyse et les propositions pour la réussite de la Transition. C’était au cours d’une conférence de presse tenue le mardi 30 novembre 2021, au siège national du mouvement aux 300 logements de Torokorobougou, en présence de nombreux regroupements d’associations, de la société civile et de partis politiques.
A travers une lecture lumineuse d’un document de six pages élaboré par leur comité scientifique, Cheick Oumar Diallo, président du Mouvement Nouvel horizon (MNH-FASO JO SIRA) a apporté leur vision sur la situation de l’heure du pays. Il s’agit d’analyses et des propositions pour la réussite de la Transition. Selon le président du mouvement, depuis un certain temps la Transition fait l’objet de critique de la part de la majeure partie de la classe politique et de la société civile et également sur la scène sous régionale et internationale. Il explique que cette posture était survenue plus particulièrement aux positions du Premier ministre sur la gestion du pays depuis sa nomination au mois de juin passé. « Peu après ces premières déclarations, beaucoup d’acteurs considèrent que le Premier ministre s’écarte des missions prioritaires de son PAG et déroule un programme politique alternatif. Ce choix politique assumé du chef du gouvernement aurait pu être envisageable en période de normalité constitutionnelle mais, en période de Transition, tenter de mettre en œuvre un programme politique non soumis au suffrage des Maliens passe mal. Très vite la neutralité et la bonne foi du Premier ministre sont remises en cause par de nombreux acteurs et internationaux », a-t-il évoqué.
Pour lui, ce programme politique alternatif du Premier ministre déroute la Transition de ses objectifs essentiels fixés par la Charte de la Transition conclue entre le CNSP et la CEDEAO après le coup d’État du 18 août 2020. De même, il isole le Mali de la scène internationale et le place sous un régime de sanctions dont la levée est suspendue à la diffusion d’un chronogramme électoral.
« Développé au compte-goutte à l’occasion d’interviews de discours, ce nouveau programme politique alternatif se révèle inadapté à une période de Transition d’autant plus qu’il ne suit pas de ligne directrice claire. Il s’adapte au gré des circonstances, des humeurs de l’opinion nationale et de la pression internationale. Pour le résumer, nous pouvons retenir les traits caractéristiques suivants : la promotion d’un discours de politique intérieure stigmatisant une partie de la classe politique et de la société malienne, le renvoi permanent de toute solution à l’ouverture du chantier dit de la Refondation dont le point de départ serait l’organisation des Assises nationales exécutoires, la tenue d’un discours aléatoire, agressif et à la limite vindicatif à l’égard des partenaires régionaux et internationaux du Mali et fondé sur l’utilisation d’une rhétorique politique tantôt isolationniste tantôt souverainiste, la politisation de la lutte contre la corruption », a-t-il ajouté.
Suite à l’analyse de la situation, Cheick Oumar Diallo rapporte que le MNH-FASO JO SIRA reste convaincu que la Transition peut encore réussir. A cet effet, il propose au président de la Transition certaines étapes politiques et aspects techniques qui pourraient constituer des pistes utiles pour la Transition. Il s’agit entre autres, de mettre en place un gouvernement d’union nationale conjuguant inclusivité et compétences techniques ; de préparer un nouveau plan d’action gouvernementale (PAG) : d’élargir le Conseil national de la Transition (CNT) ; d’abandonner le format actuel des Assises et soumettre plutôt le nouveau PAG aux forces vives à travers un cadre de concertation entre le ministre de l’administration territoriale, les partis politiques et la société civile ; d’organiser des missions de lobbying diplomatique conduites par le ministre des Affaires étrangères et certaines personnalités reconnues, etc. Et des principales actions et missions à intégrer dans l’élaboration du nouveau plan d’action gouvernementale notamment établir la cartographie des zones les moins sécurisés et des localités où l’administration est absente, établir une stratégie pour obtenir la modification du mandat de la MINUSMA, etc.
Au cours de cette conférence, les représentants du cadre d’échanges des partis politiques pour la réussite de la Transition, de la CMAS et des forces patriotiques et progressistes du Mali ont encouragé l’initiative avant d’inviter toute la population à un sursaut national pour sortir le pays de cette impasse.