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Les humeurs de Facoh : La « Choguelie » en panne
Publié le dimanche 5 decembre 2021  |  Mali Tribune
Séance
© aBamako.com par DR
Séance de travail entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, au Palais de Koulouba
Bamako, le 28 septembre 2021. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a eu une séance de travail avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga de retour de l`Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
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Depuis les évènements du 24 mai 2021 qui emportèrent le Président de Transition Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane, le Mali est dirigé par un gouvernement innommable tenu par un Premier ministre atypique venu des profondeurs de la Russie soviétique, Choguel Kokalla Maïga auquel une certaine presse attribue un autre nom.
Nommé Premier ministre le 7 juin 2021 à la suite du coup d’Etat de rectification du colonel Assimi Goïta, Choguel Maïga, président du Mouvement patriotique pour le Renouveau (MPR), parti issu de la déconfiture de l’UDPM, accéda à la Primature par un concours de circonstances assez singulier, le mouvement de révolte du colonel Assimi Goïta contre son Président de Transition choisi, le colonel Bah N’Daw. Dans un passé récent, soit par calcul, soit par opportunisme, il avait rejoint le mouvement du M5-RFP fondé par des opposants pour mettre fin à l’amateurisme politique du Président IBK.
Depuis la formation de son gouvernement, il y a de cela 5 mois environ, il vit à couteaux tirés avec les partis politiques et regroupements de partis politiques qu’il essaie vainement d’indiquer à la vindicte populaire alors que lui-même, soit comme ministre des Télécommunications, soit comme directeur d’un organe de régulation de celles-ci, avait participé de plain-pied à la descente aux enfers du Mali.
Les séquelles de cette aventure inopportune lui collent encore à la peau comme une chienlit dans un champ de mil. Passe encore que l’ancien étudiant de Varorej ne cesse de revendiquer l’héritage de l’UDPM, c’est son droit en démocratie, mais qu’il essaie délibérément et par esprit de revanche, de dénigrer les avantages multiformes de l’ère démocratique, cela assurément équivaut à une insulte à la mémoire des martyrs de Mars 1991.
Mais cet homme n’a pas peur des contradictions car ayant probablement manqué la porte du CNT soit pour lui-même, soit pour l’un des siens, il avait longtemps clamé que cet organe législatif provisoire était illégal et illégitime avant, devenu Premier ministre, d’aller défendre son programme devant l’organe. D’imprudence en incommodité, de propos déplacés en expressions à l’emporte-pièce, le Premier ministre abaisse le Mali au rang des nations infréquentables et l’isole sur la scène internationale.
Mouvant probablement à contre-courant de l’histoire, Choguel essaie de diriger une transition pour laquelle de toute évidence il n’était pas fait. En lui sommeillent du Talleyrand et du Cardinal de Richelieu par sa volonté de s’éterniser au pouvoir non pour les résultats mais pour les avantages immédiats. En revendiquant publiquement l’héritage d’un régime impopulaire de 23 ans dont le souvenir dans l’esprit du peuple malien ne signifie que violence, retard dans les salaires et mépris du peuple, il veut en catimini promouvoir une politique de restauration de l’ordre ancien en jetant à la poubelle les partis politiques à l’origine de l’ère démocratique.
Et oubliant ses leçons d’histoire récente, il tient coûte que coûte à organiser des Assises nationales de Refondation tout en sachant que tout a été dit et écrit sur ce pays et qu’à moins de vaincre le mythe de Sisyphe, il serait difficilement possible aux caciques des dites journées de refondation d’accoucher d’autre chose que du vaudeville. Il est vrai que diriger une nation aussi diverse que le Mali, pays d’âge millénaire, n’est pas comparable à la gestion d’une famille, d’un clan ou même d’une direction nationale.
Jules César, conquérant des Gaules au début de la conquête romaine, préconisait dans « La guerre des Gaules » que vaincre un peuple par des moyens militaires et politiques ne suffisait pas mais qu’il fallait en outre venir à bout de la résistance des clans, des familles te des regroupements de famille. Le général De Gaulle, dans « Mémoires de guerre » disait à peu près la même chose concernant la domination nazie sur la France tout comme l’actuel chef du gouvernement malien tente de gouverner ce peuple contre son gré.
Facoh Donki Diarra
(écrivain Konibabougou)
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