Suite à l’attaque d’une camionnette de forains qui a fait 33 morts à Songhobia le vendredi 3 décembre 2021, la plateforme des organisations du Pays Dogon a tenu un point de presse au siège de GINNA DOGON, le 4 décembre, pour sonner le signal d’alarme. Pour cette plateforme, les messages de compassion ne suffisent plus, mais une reprise en main proportionnelle à la dimension du désastre.
Le pays Dogon continue de vivre le désastre imposé par les groupes armés terroristes. L’attaque barbare et lâche du vendredi 3 décembre contre des forains dont des femmes et des enfants n’est qu’un spectre du quotidien douloureux des populations de l’ensemble de la région du centre du Mali. Entre le mois de Novembre et au début décembre 2021 uniquement, beaucoup d’attaques ont été faites dans cette zone dont les principaux sont entre autres l’assassinat du chauffeur d’un véhicule Toyota, l’enlèvement d’un autre 207, l’enlèvement de trois cars et leurs passagers entre Parou et Songobia dont certains passagers sont jusque-là gardés otages, l’attaque de la ville de Bandiagara qui a fait 4 morts, de multiples autres attaques qui ont endeuillé des villages de Dégou près de Sofara, la ville de Mondoro, la destruction de la mairie de Diallassagou etc. Lors de cette énième sortie, la plateforme des organisations du Pays Dogon a souligné que les condamnations, les deuils ainsi que les messages de condoléances ne suffisent plus. Pour elle, il faut, cette fois-ci une réelle reprise en main de la situation proportionnelle à la dimension du désastre que vivent les populations du Pays Dogon. C’est pourquoi, cette plateforme composée de la Jeunesse Ginna Dogon (JGD), du Mouvement Baguiné So (MBS) et du Collectif des Associations de Jeunes du Pays Dogon (CAJPD) exhorte l’Etat à sortir de son inertie au profit des actions concrètes.
Tout en présentant ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes, la plateforme des organisations du Pays Dogon a invité l’Etat à ouvrir une enquête pour traquer les malfrats en cause, sécuriser le long de la route de poisson à travers des patrouilles et des escortes, collaborer avec Dan Nan Amassagou qui se sacrifient pour le Mali, permettre à toutes les communautés de circuler librement le long de la dite route et enfin réhabiliter tous les hameaux et villages incendiés ou déplacés en vue de faciliter le retour des déplacés.