Le Bloc d’Intervention Populaire et Pacifique pour la Réunification Entière du Mali (BIPREM), une association de la société civile, a brandi le carton rouge au président de la Transition, Assimi Goïta, face à l'insécurité grandissante qui endeuille, chaque jour, l'arméer et des familles maliennes. Ci-dessous, sa déclaration.
Le BIPREM FASOKO est une association apolitique de la société civile, avec un bureau majoritairement composé de journalistes. Par notre rôle d’alerte et de veille citoyennes, nous sommes connus pour notre attachement viscéral à l’émergence d’une gouvernance vertueuse pour le bien-être de la population malienne dans toutes ses composantes.
Le B I P R E M FASOKO qui signifie Bloc d’Intervention Populaire et Pacifique pour la Réunification Entière du Mali, place fermement le Mali au-dessus de tout. Par conséquent, le BIPREM reste ardemment convaincu que la CEDEAO, comme toutes les autres Organisations régionales et internationales, doivent avoir un rôle d’accompagnement et non de commandement du Mali dans le concert des Nations. Malheureusement, la perplexité et la cupidité de la plupart des dirigeants maliens permettent aux partenaires internationaux de transformer leur rôle d’accompagnateurs en celui de commandeurs de nos pays africains en général et de notre cher Mali en particulier. Sinon, des dirigeants exemplaires dont Modibo Keita, Ahmed Sékou Touré, Patrice Lumumba, Kwamé NKruma, Jerry Rawling, Thomas Sankara, Paul Kagamé…ont, par leur patriotisme et comportements de pur et dur, imposé le respect à tous leurs partenaires internationaux en matière de relations bilatérales et multilatérales indispensables au développement de chaque pays. Tout dirigeant doit faire preuve de clairvoyance et de transparence et respecter ses engagements pris envers le peuple qui peut rester, certes momentanément patient, mais pas indéfiniment.
LE BIPREM FASOKO défend seulement des idées, des principes, le pays, mais jamais des hommes.
Pour preuve, devant les multiples scandales financiers qui émaillaient sa gouvernance lors de son premier mandat, le BIPREM a déposé une plainte contre IBK le 04 Mars 2016 auprès de l’Assemblée Nationale du Mali et à la Haute Cour de la justice, pour Haute trahison et gestion scandaleuse de l’argent public.
Le BIPREM FASOKO a aussi déposé des plaintes en justice contre Messieurs Boubeye Maiga, Mahamadou Camara, Moustapha Ben Barka, Mohamed Kagnassy et Mme Boiré Fily Sissoko pour corruption, surfacturation et détournement des fonds publics dans l’affaire des équipements militaires et l’achat de l’avion présidentiel.
ET L’HISTOIRE NOUS A FINALEMENT DONNE RAISON !
Monsieur le Président,
Le Biprem Fasoko, contrairement à vos encenseurs publics d’aujourd’hui qui seront demain vos pires détracteurs, vous interpelle fortement sur votre responsabilité quant à la situation sécuritaire du pays qui a largement dépassé le seuil d’alerte.
Vous êtes un militaire, d’abord Vice-Président en charge des questions de défense et de sécurité, puis Président de la Transition donc Chef Suprême des Armées, et au même moment, l’insécurité est encore grandissante sous votre gouvernance.
Cet état de fait est totalement incompréhensible pour le Biprem Fasoko et il nous amène aux interrogations suivantes à votre endroit :
- La Transition dispose t‘elle d’un PLAN STRATEGIQUE DE DEFENSE DE NOTRE TERRITOIRE AINSI QUE DES PERSONNES ET DES BIENS ? SI OUI, POURQUOI EST-IL DEFAILLANT ?
- POURQUOI N’Y A-T-IL PAS DE CONSEIL DE DEFENSE HEBDOMADAIRE DANS UN PAYS à plus de 80% OCCUPE PAR DES ENNEMIS DE LA REPUBLIQUE ?
Monsieur le Président,
Ceux qui vous murmurent aux oreilles que vous êtes populaire, que vous avez le soutien de tout le peuple vous mentent. Ils l’ont dit à tous vos prédécesseurs. Quand des milliers de villages continuent d’être détruits, des centaines de civils et de militaires tués, des milliers d’écoles fermées, des millions de personnes devenues refugiées sur leur propre territoire, vous ne pouvez pas être populaire parce que vous ne parvenez pas à protéger votre peuple, ce qui est votre devoir sacré de militaire et de Chef Suprême des Armées.
Monsieur Le Président,
Le BIPREM FASOKO, de façon démocratique, vous transmet les recommandations qui suivent :
- Réduisez drastiquement le train de vie de l’Etat pour investir massivement dans notre système de défense et de sécurité. A ce titre, instruisez une réduction des 2/3 des budgets de souveraineté du Premier Ministre, du Président du CNT, une diminution d’un tiers du budget de fonctionnement de tous les ministères hormis ceux de la défense, de la sécurité, de la santé, de l’éducation et de l’agriculture. Réduisez aussi d’un tiers les salaires des Présidents de toutes les institutions, des Ministres, des membres du CNT, des membres des cabinets ministériels exceptés les fonctionnaires.
- Instruisez fortement à votre équipe gouvernementale de produire dans les plus brefs délais un chronogramme détaillé et précis de révision du fichier électoral, d’organisation des élections présidentielle, législative, communale (dans un délai de 6 mois maximum).
- Continuez d’assainir l’espace politique en poursuivant en justice tous ceux qui ont porté atteinte aux biens publics et qui veulent utiliser ces biens mal acquis pour reconquérir le pouvoir.
- Rendez justice aux manifestants tués en 2020 lors des évènements contre le régime défunt et prenez intégralement en charge ceux qui ont été blessés au nom de la nation.
Monsieur le Président,
Vous êtes un militaire. Pas un homme politique ! Refusez de vous laisser entraîner sur le terrain de la pure politique politicienne, avec des manœuvres de prolongation indéfinie de la transition, sans calendrier consensuel clair et précis des actions à entreprendre.
- Soyez plutôt sur le terrain de la politique citoyenne, celle qui s’occupe du quotidien du citoyen qui vit les pires souffrances sur le plan sécuritaire, familial, économique… !
Monsieur le Président,
Le BIPREM FASOKO vous exhibe fraternellement et sincèrement ce carton jaune, en signe d’alerte, pour vous permettre de revoir la trajectoire tortueuse de la Transition et d’éviter les conséquences incalculables qui peuvent en découler pour vous et votre peuple.
MONSIEUR LE PRESIDENT, NOUS NE VOULONS PAS QUE L’HISTOIRE SE REPETE TRISTEMENT !
EVITEZ MONSIEUR LE PRESIDENT DE PRENDRE LE CARTON ROUGE DU PEUPLE MALIEN !
SECURISEZ LE PLUS VITE POSSIBLE LE PAYS, ORGANISEZ LES ELECTIONS DANS UN DELAI DE SIX MOIS MAXIMUM, AVEC UN NOUVEAU PREMIER MINISTRE APOLITIQUE, UN GOUVERNEMENT DE MISSION DE 20 MEMBRES, SANS AUCUN REPRESENTANT D’UN PARTI POLITIQUE. MONSIEUR LE PRESIDENT, CES DECISIONS VOUS PERMETTRONT DE SORTIR DIGNEMENT PAR LA GRANDE ET LUMINEUSE PORTE DE L’HISTOIRE DE NOTRE PAYS.
Ampliations :
1 – Le Premier Ministre de la Transition
2 – Le Président du Conseil National de la Transition