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Favoritisme dans la délivrance des permis d’exploitation et d’exportation du bois: 4000 travailleurs des sociétés défavorisées marcheront sur la primature vendredi prochain
Publié le mardi 7 decembre 2021  |  Le Combat
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Malgré le feu vert de la Primature et le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, les permis CITES des quatre sociétés membres du Collectif des promoteurs d’industries du bois d’œuvre (CPIB) du Mali sont injustement gardés à la direction nationale des Eaux et Forêt. Au même moment, une autre société s’est vue délivrer son permis CITES. Une injustice face à laquelle plus de 4000 travailleurs des sociétés défavorisées annonce une gigantesque marche, le vendredi prochain à Bamako et dans les régions pour exprimer leur colère.

Le collectif, composé de la société boiserie Farota SARL, la société africaine du bois SA, la société de gestion du massif BAI-SARL et la société de transformation de bois, Albarka Mali-SARL, donne un ultimatum d’une semaine au directeur national des Eaux et forêts, qui affirme attendre le feu vert de sa hiérarchie alors que celle-ci, curieusement, avait déjà donné ce feu vert. Déjà, mercredi dernier, les promoteurs d’industries du bois d’œuvre et leurs employés dénonçaient, au cours d’un point de presse, l’injustice dans cette affaire. En effet, au mois d’août dernier, le Premier ministre a adressé une lettre au ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable. Dans cette correspondance, le PM a rappelé que l’exploitation et l’exportation du bois d’œuvre ont fait l’objet d’une suspension temporaire, levée dans le courant du mois de février 2021.

« Malgré cette mesure, des opérateurs du secteur n’avaient pas été autorisés à reprendre leurs activités. Cette situation a fait l’objet d’une réunion à l’issue de laquelle deux décisions ont été prises : autoriser l’exportation des stocks de bois déjà coupés ; et autoriser la reprise des activités avec le renouvellement des permis CITES », peut-on lire dans la lettre du Premier ministre adressée au ministre de l’Environnement.

À son tour, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a saisi le directeur national des Eaux et forêts le 30 septembre dernier, donnant comme instruction de prendre toutes les dispositions pour renouveler tous les permis CITES délivrés pendant la période de suspension de l’exploitation du bois d’œuvre et de sciage suivant la décision N°0016/MEADD -SG du 29 mai 2020 pour permettre l’exportation des quantités concernées par lesdits permis.

« Les sociétés concernées sont : la Société de transformation de bois « ALBARKA MALI-SARL » pour une quantité de 10 000 m3, la société » Boiserie Farota » pour une quantité de 8 000 m3, la société de Gestion du Massif Forestier « BAI-SARL » pour une quantité de 2 040 m3 », précise la lettre.

Malgré ces instructions fermes, le directeur national des Eaux et forêts n’a pas mis les membres du Collectif des promoteurs d’industrie du bois d’œuvre dans leur droit.

Pour porter leur voix, le Collectif a jugé nécessaire d’adresser une lettre au Président de la transition, le 03 novembre dernier pour l’exposer les difficultés qu’ils rencontrent auprès du département chargé de l’Environnement et les services des Eaux et forêts dans le cadre de l’exploitation et l’exportation du bois d’œuvre issu des forêts et massifs forestiers aménagés.

Il faut rappeler que les membres du Collectif disposaient des permis d’exploitation de bois d’œuvre délivrés avant la date de la décision de suspension : Permis de coupe, certificat d’origine et permis de circulation.

« C’est sur la base de la conformité de ces documents délivrés au niveau des zones d’exploitation des produits par les cantonnements des Eaux et forêts que la Direction National des Eaux et forêts a délivré les certificats CITES, concernant les produits destinés à l’exportation » a fait savoir le Collectif dans sa lettre et ajouter qu’un «fonds d’aménagement et de protection des forêts de l’État est alimenté par 80% des redevances », versé au service des Eaux et forêts pour la délivrance des permis de coupe du bois, tous les frais d’étude, d’aménagent, de surveillance et d’exploitation du bois ainsi que la réalisation d’œuvres sociales au profit des populations riveraines.

Malgré toutes ces charges et les investissements dans la création et le fonctionnement d’unités industrielles de traitement du bois ainsi que les emplois, les acteurs du domaine sont victimes abusivement sans base technique, scientifique ni juridique de la Décision N°0016/MEADD-SG du 27 mai 2020 portant suspension de l’exploitation du bois d’œuvre ou bois de sciage.

Selon le Décret N°2018-0662/P-RM du 28 août 2018 portant règlementation de l’exploitation des produits forestiers dans le domaine forestier national en son article 84 : « Dans le domaine forestier de l’État ou des Collectivités Territoriales, l’exploitation commerciale du bois peut être suspendue ou arrêtée lorsque l’état de dégradation ou d’appauvrissement de la forêt l’exige. Dans le domaine forestier classé de l’État, l’arrêt de l’exploitation forestière est prononcé par arrêté du ministre chargé des forêts sur proposition du Directeur national du service chargé des forêts. Dans le domaine forestier protégé de l’État, l’arrêt de l’exploitation forestière est prononcé par décision du Gouverneur de Région, sur proposition du Directeur régional des Eaux et forêts », explique la même lettre adressée au Président de la Transition.

C’est pour corriger cette injustice selon le Collectif, que la Primature par la lettre N°01262/PM-CAB du 13 août 2021 avait demandé au Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable et celui de l’Industrie et Commerce, l’application des deux décisions prises c’est-à-dire le renouvellement desdits permis CITES.

Aux dires du Patron des eaux et forêts, apprend-on, il attend des ordres de sa hiérarchie, c’est-à-dire le ministre de l’Environnement, pour que les membres du Collectifs puissent rentrer en possession de ces documents. Qui bloque finalement les permis alors que « …pendant la même période, une unité de transformation industrielle de bois exporte et son permis CITES renouvelé à deux reprises comme s’il détenait le monopole de ces produits » ? S’interroge le Collectif.

Si rien n’est fait dans le sens de l’apaisement, la manifestation des 4000 travailleurs aura bel et bien lieu alors que le Malikura n’a pas besoin de cette énième fronde.

Affaire à suivre

Bourama Keïta

Source: LE COMBAT
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