D’aprèsune publication de « Sikafinance » du 1er décembre 2021, pour le mois de décembre marquant la fin de l’année 2021, les États membres de l’UEMOA prévoient encore solliciter le marché monétaire régional pour renforcer leurs trésoreries et financer le gap de leur budget en cours. Ainsi, du 1er au 31 décembre 2021, les États de la zone solliciteront au total 150 milliards FCFA auprès des investisseurs de la région, un montant en baisse de 21% par rapport à décembre 2020, selon le calendrier définitif des émissions de titres publics publié ce 29 novembre par UMOA-Titres.
L’instrument le plus utilisé pour ce mois sera les obligations assimilables du trésor (OAT). Ce sont dans le détail, 100 milliards FCFA d’OAT qui seront mobilisés sur la période contre 50 milliards FCFA de bons assimilables du trésor (BAT). Seuls 3 pays seront actifs en ce mois de décembre. Le Sénégal va mobiliser 70 milliards FCFA, le Mali 20 milliards FCFA et le Burkina Faso qui, à l’aide de 3 émissions, lèvera 60 milliards FCFA. Signalons que pour ce 4e trimestre, ce sont au total 792 milliards FCFA que les États devraient réunir. Et, il faut noter qu’au cours des 2eet 3e trimestres 2021, les États ont emprunté 1.781 milliards FCFA et 1.358,3 milliards FCFA sur le marché régional. En ce qui concerne, notre pays, il faut rappeler que le 24 novembre 2021 il a réussi à lever un emprunt de 25 milliards FCFA (42,6 millions de dollars) à un taux d’intérêt de 5,90% sur le marché monétaire de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) à l’issue d’une émission d’obligations de relance du trésor. Cette émission obligataire de 5 ans de maturité est l’une des trois dernières d’une série d’incursions qui se sont multipliées, depuis la prise de pouvoir au Mali, le 24 mai 2021 par colonel Assimi Goïta et ses camarades. Sursouscrite à près de 200%, l’opération a recueilli une commande de 48,6 milliards FCFA alors que le Mali ne sollicitait que 25 milliards FCFA. Quelle prouesse pour notre pays malgré que l’ensemble des bailleurs continuent d’afficher leurs distances vis-à-vis de notre pays en raison de la situation politico-sécuritaire qui prévaut actuellement ! Dans la course vers un record absolu pour le pays, Bamako a déjà mobilisé sur les 11 premiers mois de l’année, plus de 730 milliards FCFA de titres publics, dont 135 milliards FCFA de bons assimilables du Trésor (à moins d’un an) et environ 600 milliards FCFA d’obligations (3 ans et plus). Malgré les sanctions de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) contre les dirigeants au pouvoir, les titres publics du Mali continuent de séduire les investisseurs de l’UMOA. À propos de l’UMOA, notons qu’elle est l’agence régionale d’appui à l’émission et à la gestion des titres publics dans l’UMOA. Elle a pour mission d’œuvrer activement à l’instauration d’un Marché des Titres Publics de référence au sein de l’union. Ainsi, elle accompagne les Trésors Publics dans : la détermination et la formulation de leurs besoins de financement ; la programmation et la coordination de leurs interventions sur le marché ; la gestion opérationnelle des émissions des titres publics ; la promotion des titres publics auprès des investisseurs ; le renforcement de leurs capacités ; le placement de leurs excédents de trésorerie.
Par ailleurs, il est bon de rappeler que la dette publique du Malia atteint 4.757 milliards FCFA en fin décembre 2020, selon une publication du 25 novembre 2021 de « Sikafinances ». Un an auparavant,l’encours global de la dette publique était de 4.106 milliards FCFA, soit une hausse de +15,85% selon les chiffres officiels publiés le 02 novembre 2021. Cette évolution a été davantage tirée par la dette intérieure qui a enregistré une forte augmentation de +23,79% pour s’établir à 1 763,34 milliards FCFA, que par la dette extérieure (+11,64% à 2.993,66 milliards FCFA). Toutefois, la structure de la dette de l’État malien demeure dominée par la dette extérieure qui représente 63% de l’encours global de la dette publique, contre une part de 37% pour la dette intérieure. En particulier, la dette extérieure est composée de 77% par la dette multilatérale et de 23% par la dette bilatérale. S’agissant de la structure de la dette intérieure, elle reste largement dominée par les obligations du trésor avec une part de 93% contre seulement 7% pour les bons du Trésor. Par ailleurs, le service de la dette supporté par le gouvernement malien s’est également accru de 52% soit 791,73 milliards FCFA en fin 2020, dont 676,75 milliards FCFA au titre de la dette intérieure et 114,98 milliards FCFA au titre de la dette extérieure. Dans le détail, le principal du service de la dette est ressorti à 669,08 milliards FCFA contre 122,65 milliards FCFA pour les intérêts.