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Menace de crise sociale : Le Mali stoppe ses exportations de céréales
Publié le mercredi 8 decembre 2021  |  L’Informateur
Cérémonie
© aBamako.com par AS
Cérémonie de remise de vivres aux déplacés
Sénou, le 1er novembre 2021. L’ONG ARAPACIS en partenariat avec l’ONG GRADP Mali, a fait un don de 25 tonnes de riz et 25 tonnes de mil aux déplacés des sites du centre Mabilé de Faladié, de Sénou, Niamana, Zantiguila, Garantiguibougou et Kalaban-coro.
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Le gouvernement malien interdit les exportations de certains produits alimentaires afin de contenir les hausses de prix à la consommation.
Alors que la crise sociale menace, le gouvernement malien privilégie le marché intérieur et agit pour limiter l’inflation. La décision n’a rien de surprenante, car le pays est durement affecté par des poches de sécheresse qui amplifient l’insécurité alimentaire. En cessant d’exporter, il accroît les stocks et s’assure de contrôler la hausse des prix alors que la production alimentaire ne progresse pas beaucoup en raison aussi de l’insécurité qui sévit dans les principales zones de production du pays.



Le Sénégal, la Mauritanie et le Niger constituent les principaux marchés pour les excédents du Mali en plus du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire principalement en ce qui concerne le maïs. Il faut mentionner ici le rôle important que joue la position de déficit ou d’excédent du Nigeria dans la dynamique des échanges céréaliers dans la sous-région. Il en est de même pour le Bénin, le Ghana et le Togo qui sont demandeurs ou fournisseurs de maïs principalement selon les campagnes.

En stoppant lundi ses exportations de graine de coton, de tourteau, de riz, du mil, du sorgho et du maïs, le Mali, l’un des plus gros producteurs, va bousculer à n’en pas douter les marchés sous régionaux. Temporairement, le grenier s’est refermé suite à la hausse importante des prix des produits alimentaires enregistrée dans le monde. Ces restrictions aux exportations qui ne sont pas propres au Mali seulement visent à contenir les hausses de prix à la consommation.

Payer plus avec moins d’argent

« Sur la base des prix réels, il est aujourd’hui plus difficile d’acheter des denrées alimentaires sur le marché international qu’au cours de presque toutes les autres années depuis que les Nations unies ont commencé à tenir des registres en 1961.

Les seules exceptions sont 1974 et 1975. Ces flambées des prix alimentaires ont eu lieu après la flambée des prix du pétrole en 1973, qui a généré une inflation rapide dans divers secteurs de l’économie mondiale, y compris la production et la distribution alimentaires » a relevé BBC.



En cause, la pénurie de main-d’œuvre née de la pandémie de covid-19 qui a réduit la disponibilité des travailleurs pour cultiver, récolter, transformer et distribuer les aliments. Et ce, en dépit des efforts déployés au niveau mondial visant à atteindre les objectifs de réduction de la faim fixés par les objectifs du millénaire pour le développement et les objectifs ultérieurs de développement durable des Nations unies. Les conditions météorologiques “imprévisibles” et “défavorables” ont été signalées par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) comme une cause de “réduction des attentes en matière de récoltes”, de “récoltes affectées par les conditions météorologiques” et de “déclin de la production”.

Au bout du compte, les consommateurs doivent payer plus pour la nourriture, mais ils ont moins d’argent à dépenser pour celle-ci.

Fani
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