Faisons vite, a recommandé le secrétaire général des Nations Unies qui a annoncé qu’il entendait mobiliser les présidents de la Banque mondiale, de la BAD, et de la Commission de l’UA pour visiter prochainement les Etats concernés et identifier les domaines d’intervention
En marge de l’Assemblée générale, les Nations Unies ont organisé hier une réunion de haut niveau sur la stratégie intégrée de développement dans Sahel. La réunion était présidée par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, et a enregistré la participation des présidents malien Ibrahim Boubacar Keïta, burkinabé Blaise Compaoré, tunisien Moncef Marzouki, gambien Yaya Jammeh.
En ouvrant les travaux, le patron de l’ONU a rappelé qu’une telle réunion avait été organisée par les Nations Unies à la même date en 2012. « Depuis la dernière réunion, la situation s’est améliorée au Mali. Des équilibres ont été trouvés entre les aspects humanitaire et sécuritaire. Les risques de crise humanitaire ont été dissipés grâce aux efforts de l’ensemble de la communauté internationale », a souligné Ban Ki-Moon qui a annoncé qu’il mobilisera les présidents de la Banque mondiale, de la BAD, la présidente de la Commission de l’Union africaine pour visiter prochainement les Etats de la région afin d’identifier les domaines d’intervention. « Faisons vite. Mettons en œuvre des projets qui intéressent les populations », a exhorté le patron de l’ONU.
A sa suite, le représentant de la Banque mondiale, Makhtar Diop, a estimé que la solution au Sahel ne peut être que régionale. C’est pourquoi, a-t-il annoncé, la Banque mondiale est prête à soutenir les institutions régionales. « Nous avons déjà commencé à travailler sur la vulnérabilité au Sahel. Ce qui nous a conduit à envisager un programme de développement de l’élevage et un autre sur l’agriculture, dans un cadre global de lutte contre les changements climatiques. Makhtar Diop a expliqué que l’électricité et l’électrification aussi sont des points d’ancrage des actions de son institution. Dans le domaine du développement humain, la Banque mondiale interviendra dans l’éradication des 7 maladies tropicales les plus négligées dont l’onchocercose.
Pour sa part, le représentant de la présidente de la Commission de l’Union africaine, Pierre Buyoya, a plaidé pour la reconnaissance du rôle prépondérant des pays de la région et la coordination des interventions des différentes organisations internationales. Quant à Kadré Désiré Ouédraogo le président de la Commission de la CEDEAO, il a rappelé que la Sahel souffre de multiples vulnérabilités et que le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont les pays les plus vulnérables. Pour lui, « le crime organisé transnational constitue un cancer à éradiquer ».
Pour le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, la crise multidimensionnelle de laquelle notre pays est en train d’émerger, est symptomatique des défis auxquels sont confrontés tous les pays du Sahel. Le renforcement de la coopération, l’harmonisation des mécanismes d’intervention, la mutualisation des forces, permettront de faire face aux défis dont l’ampleur dépasse chacun des pays. A cet égard, la conférence de Paris sur la sécurité, prévue en décembre, pourrait réfléchir sur la meilleure façon de prendre en charge les enjeux sécuritaires, a estimé le président Keïta. « Le Mali est prêt pour l’union des efforts dans le Sahel », a assuré le chef de l’Etat qui a rappelé qu’il s’est engagé à résoudre le conflit du Nord pour mettre fin aux rebellions cycliques avant de remercier l’ensemble de la communauté internationale pour sa solidarité en faveur de notre pays.
Quant à Blaise Compaoré, il a plaidé pour une approche novatrice, cohérente et coordonnée et lancé un appel aux partenaires pour qu’ils accompagnent le Sahel. Son homologue tunisien, Moncef Marzouki, a souligné l’absence de sécurité et le caractère multidimensionnel des défis qui commandent des solutions intégrées. « Nous aspirons à plus de coordination entre le Maghreb et le Sahel », a indiqué le président tunisien qui a salué l’action du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU dans le Sahel, Romano Prodi, l’artisan de la stratégie intégrée de développement de la région.
De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a rappelé que la réunion de l’année dernière sur le Sahel était un signal d’alarme. « Quelques mois plus tard, les groupes armés se sont approchés de Bamako. Mais aujourd’hui, la situation est stabilisée. Un président a été élu massivement et démocratiquement. Nous devons à présent œuvrer pour des Etats solides et vertueux car nous avons déjà massivement investi au Sahel sans grands résultats à cause de la mauvaise gouvernance », a souligné le chef de la diplomatie française.
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OBAMA MANIFESTE UN GRAND INTERET POUR LE MALI
Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a pris part mardi à un déjeuner offert par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon en l’honneur des chefs de délégation participant à la 68è session de l’Assemblée générale. Le chef de l’Etat était installé à la même table que le président américain Barack Obama, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, le roi Abdallah de Jordanie, le Premier ministre turc Tayyeb Erdogan, etc.
Au cours des échanges, le président américain a insisté auprès du secrétaire général de l’ONU pour que l’organisation mondiale soutienne fortement notre pays sur les plans économique et militaire pour l’aider à sortir rapidement de la crise. Barack Obama a présenté Ibrahim Boubacar Keïta au président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, tout en exhortant celui-ci à soutenir le Mali.
Le président américain a également assuré son homologue malien de l’appui des Etats-Unis pour la reconstruction et la réconciliation post-crise dans notre pays. Obama a souhaité aussi rencontrer le président Keïta très prochainement à Washington au cours d’une visite d’Etat. Pour lui, cette visite sera l’occasion d’un raffermissement des relations entre le Mali et les Etats-Unis.
Il a salué le processus électoral, estimant que l’élection présidentielle a été transparente et crédible. Ce qui confère, a-t-il ajouté, une grande légitimité à Ibrahim Boubacar Keïta.
Commentant cette rencontre, IBK a estimé que ce fut un grand honneur et un privilège pour notre pays. « J’étais en compagnie très relevée. C’est un signe que le monde entier est à nos côtés », a-t-il noté en révélant que son homologue américain avait dit son estime pour le Mali et exprimé son souhait de reprendre rapidement la coopération entre les deux pays après la suspension due à la crise de 2012.
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