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Mali. Les Casques bleus, cibles privilégiées des terroristes
Publié le jeudi 9 decembre 2021  |  Ouest-France
Patrouille
© aBamako.com par Momo
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou
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La mort de sept Casques bleus togolais, mercredi 8 décembre, ne constitue qu’une des nombreuses récentes attaques contre les soldats de la Paix au Mali.

Une attaque contre un convoi onusien a fait sept tués et trois blessés, mercredi 8 décembre, au Mali. Les victimes sont des soldats togolais dont le blindé a été détruit par une charge explosive de 40 kg. L’attentat contre leur convoi logistique a eu lieu dans la région de Bandiagara. C’est dans cette région qu’a eu lieu l’attaque contre un bus, le 3 décembre, qui avait fait 38 morts parmi les civils.




L’attaque de mercredi s’ajoute à une liste déjà longue d’actions violentes récentes visant les forces internationales dont la Minusma. Cette tragédie vient alourdir le décompte macabre des attaques contre les soldats de la paix au Mali​, a déclaré le représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Minusma, El-Ghassim Wane.

Évoquant la mémoire des sept soldats victimes de l’attaque terroriste, il a rappelé que la Minusma est l’opération de paix où les Casques bleus ont payé le plus lourd tribut, avec plus de 200 soldats tués dans l’accomplissement de leur mission.

Ces décès portent à 265 le nombre de morts de la Minusma (soldats et policiers) depuis son déploiement en avril 2013.

Macabre série

Le 3 décembre, un convoi de la Minusma ralliant Kidal à Gao a été attaqué par des éléments non-identifiés. Un contractuel civil a été tué, un autre évacué. Le convoi a été la cible de tirs à une centaine de kilomètres au nord-est de Bourem.

Le 4 décembre, c’est une attaque au mortier qui a visé le camp des Casques bleus de Kidal (nord), sans faire de dégâts. Le même jour, une attaque a également visé le camp d’Ansongo, au sud de Gao.

Le lendemain, 5 décembre, les emprises militaires de Gao ont été visées par des tirs de mortiers. Selon la Minusma, ce sont des tirs de mortier lancés essentiellement du nord du camp et qui ont laissé quelques impacts avec des traces à l’intérieur​, sans faire de victimes.

Le 6 décembre, c’est la base multinationale de Ménaka (sud-est) qui a essuyé des tirs de roquettes.

Par ailleurs, on a appris le décès, mardi, d’un Casque bleu égyptien de la Minusma qui a succombé à ses blessures à Dakar où il recevait des soins depuis deux semaines. Le 22 novembre, son véhicule avait heurté un engin explosif improvisé à 11 km du camp de la mission onusienne à Tessalit, dans le nord du pays.

La Minusma ciblée

Camps et convois onusiens sont régulièrement pris à partie par les groupes armés terroristes, comme en témoignent les données des rapports trimestriels du secrétaire général de l’Onu, données qui ne précisent pas toutefois les cibles spécifiques des attaques (camps, convois, patrouilles…).

Selon le rapport du 1er octobre, au cours des cinq mois écoulés, la Minusma a été la cible de trente et une attaques. Si la période précédente avait été plus calme (quatorze attaques), le rapport de mars recensait trente-neuf attaques. Pour les périodes précédentes, le chiffre tournait autour d’une trentaine d’actes terroristes visant les Casques bleus.

Ces attaques contre les camps et les convois onusiens obligent la Minusma à concentrer ses effectifs pour assurer sa propre sécurité. En raison de l’impératif de protection des camps, seules deux compagnies d’infanterie sénégalaises basées à Mopti et deux compagnies d’infanterie togolaises basées à Douentza sont effectivement en mesure de mener à bien le mandat de protection des civils de la Minusma, constatent les auteurs d’un rapport sur l’action de la Minusma publié par l’Institut norvégien des relations internationales.

Il y a donc clairement une stratégie des groupes armés terroristes pour sanctuariser la Minusma dans ses bases et l’empêcher d’une part de protéger les civils et d’autre part de soutenir l’action de l’État malien. Un échec de la Minusma, conjugué au retrait annoncé de la France d’une partie de ses moyens militaires, signifierait que le centre et le nord du pays risquent de tomber sous la coupe des djihadistes.



Source: .ouest-france.fr
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