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Droits des femmes : L’engagement politique des femmes déplacées au Mali
Publié le samedi 11 decembre 2021  |  Mali Tribune
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La crise sécuritaire du Mali a précipité le déplacement de plusieurs personnes vivant au nord et au centre du pays. Les femmes, principales victimes de cette crise, souffrent énormément. En plus du poids de la famille qu’elles supportent, elles n’ont pratiquement plus de vie sociale et politique.



« La vie est femme…la femme est vie…une vie sans femme est une vie sans vie ». Cette citation de Pierre Adonis, écrivain, décrit sans doute le rôle vital que jouent les femmes au Mali, surtout celles des camps des déplacés. La crise sécuritaire, qui a éclaté en 2012 au Nord du Mali, a hâté le déplacement de plusieurs centaines de familles. Pour trouver une solution à ce problème, les déplacés ont été recueillis sur des sites. Être déplacés n’est pas confortable pour la plupart de ces déplacés qui avaient une vie remplie, normale, une terre qu’elles connaissaient bien. Mais hélas, avec l’éclatement de la crise sécuritaire, elles ont été déracinées.

Cette situation a surtout impacté la vie des femmes qui sont la cheville ouvrière des familles. Elles souffrent économiquement, psychologiquement et surtout socialement. Sur le plan politique, malgré leur place dans la société, ces femmes ne sont plus consultées. « C’est désolant de constater que malgré les centaines de partis politiques, ces femmes ne soient pas imprégnées de la politique de leurs pays et ignorent complètement ce qu’est qu’un parti politique », regrette Moussa Touré, militant d’un parti politique. Il ajoute : « elles sont complètement étrangères à la notion de politique. Le plus choquantes, elles ne savent même pas faire la différence entre un parti politique, une ONG, une association caritative ».

Sur le site de déplacés du Centre Mabilé de Sogoniko, à l’entrée, des enfants courent de gauche à droite entre les tentes, d’autres jouent au dé non loin des tentes. Au même moment, les femmes s’activent à piler le mil. Tedy Barry vient du cercle de Bankass. « Je ne connais pas de parti politique. N’ayant jamais milité, je ne connais que nos regroupements entre femmes. Je sais simplement que des donateurs viennent parfois nous ravitailler », affirme-t-elle.

Elle est loin d’être la seule. Dans ce camp, aucune femme ne milite au sein d’un parti politique. « La politique ? Non. Je ne pense qu’à chercher de l’argent pour nourrir mes enfants et survivre », explique Aïssata Bah.

Oumou, quant à elle, a lancé : « j’ai juste entendu parler de politique. Mais pas plus. C’est à Bamako que j’ai connu le nom de quelques formations politiques. Avant cette situation, je n’avais jamais participé à une rencontre politique. A Bamako, plusieurs personnes venaient faire des dons à notre arrivée, ce qui est devenu rare. Maintenant, nous voulons que l’Etat trouve une solution à la situation sécuritaire du pays. Nous voulons juste retourner chez nous. Nous n’avons presque plus rien à manger. C’est ce qui nous concerne ».

Les femmes déplacées ne veulent qu’un retour à la normale. Elles ne sont préoccupées que par leur retour et l’amélioration de leurs conditions de vie. « Leurs voix comptent. Elles sont les piliers de notre société et les plus nombreuses. Il faut qu’elles s’intéressent à la politique, la bonne », dit Ousmane Touré, juriste.

Sur un plan global, il affirme qu’en général, les femmes maliennes ne s’intéressent aux partis politiques qu’à l’approche des votes pour avoir des tee-shirts, des casquettes, des pagnes sans oublier les 1 000 F CFA et 2 000 F CFA.

Pourtant, il y a une agitation en faveur de la représentation politique de 30 % des femmes. La sous-représentation des femmes dans le processus politique au Mali est flagrante malgré le combat et le dévouement de certaines organisations féminines. Pour l’implication de ces femmes, il faut l’application de la loi 052 adoptée et délibérée par l’Assemblée nationale en sa séance du 12 novembre 2015. Cette loi qui fait la promotion du genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives du Mali.

Oumou Fofana

Source: Mali Tribune
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