Le Procureur Général Daniel TESSOUGUÉ, exaspéré la libération des prisonniers MNLA à Bamako: " On tue, on viole et on recouvre sa liberté, ce n’est pas bon pour le Mali... "
Publié le vendredi 27 septembre 2013 | L’Indépendant
Joint hier par téléJphone par nos soins en début de soirée, l'intransigeant homme de droit a, d'entrée de jeu, écarté toute responsabilité dans la libération des détenus. " Je n'ai pas été consulté, mon institution encore moins. Ce sont les politiques qui ont pris la décision à leur niveau. Je pense que dans un Etat démocratique chacun à son niveau doit s'assumer. Mais des petits couacs comme ce que nous venons de constater ne peuvent que rendre la mission de la justice difficile " a-t-il martelé. Avant d'ajouter : " Voyez-vous-même, on tue, on viole et après les mêmes personnes recouvrent leur liberté,
ce n'est pas bon pour le Mali ". En effet, lors de la deuxième réunion, le mercredi 18 septembre, du Comité de suivi et d'évaluation de l'accord de Ouagadougou entre le gouvernement et les groupes armés signataires de cet accord, les autorités maliennes pour marquer leur engagement à respecter ledit accord, ont procédé à la libération d'une dizaine de personnes détenues en présence des membres du Comité de suivi et d'évaluation ainsi que des représentants de la CEDEAO, de l'UA, de l'Algérie, de la France, de la Mauritanie, du Niger, de la Suisse et du Tchad. Très à cheval sur les textes qui régissent la justice, le procureur général près la Cour d'appel n'en est pas à sa première sortie pour mettre en garde les autorités contre toute interférence dans les décisions de justice.
Pour rappel, le 21 juillet 2013, Daniel Tessougué avait dénoncé la présence à Koulouba des responsables du MNLA et du HCUA, parmi lesquels des personnes poursuivies par la
justice malienne pour sédition, terrorisme, narcotrafic. Le procureur général avait même déclaré en son temps dans la presse que " si le président Dioncounda Traoré annule les mandats d'arrêt contre les leaders du MNLA, il sera coupable de haute trahison".
C'est dire que la libération des détenus MNLA le mercredi 18 septembre, veille de l'investiture du président IBK, même s'ils ne seraient que de seconds couteaux, compromet les poursuites judiciaires lancées contre des responsables et meneurs du MNLA et du HCUA.