En sommet à Abuja ce dimanche 12 décembre, les chefs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont exigé le respect de la tenue des élections en février au Mali. L’organisation ouest-africaine pourrait imposer également des sanctions supplémentaires dès le mois janvier si la date initiale des élections n’est pas tenue.
« Les chefs d’État, après de longs échanges, ont décidé de maintenir la date du 27 février 2022 pour l’organisation des élections au Mali. Ils ont décidé de l’entrée en vigueur de sanctions additionnelles en janvier 2022 » si les autorités n’honorent pas leur engagement initial de tenir à cette date des élections censées ramener les civils au pouvoir, a dit devant la presse le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou. En effet, les dirigeants des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont donné suite au non-respect par les autorités maliennes de leur engagement initial à organiser fin février 2022 des élections en vue d’un retour des civils au pouvoir, jusqu’à janvier prochain. Avant le sommet, le président de transition, colonel Assimi Goïta, a écrit au président en exercice de la CEDEAO, le chef d’État ghanéen Nana Akufo-Addo. « La République du Mali, par ma voix, s’engage à vous fournir au plus tard le 31 janvier 2022 un chronogramme (calendrier) détaillé qui pourrait être discuté durant une mission de la CEDEAO ».
Après deux coups d’État en août 2020 et mai 2021, la CEDEAO a suspendu le Mali de ses organes et, lors de son dernier sommet, a infligé des sanctions individuelles aux officiels jugés responsables du retard à tenir des élections. Elle a menacé de sanctions supplémentaires, une perspective qui inquiète Bamako. Le colonel Goïta, homme fort malien depuis le putsch qui a renversé le président civil Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, y justifie le report des élections. Il invoque la tenue de consultations nationales (Assises de la refondation) qui se sont ouvertes samedi dans les communes et qui doivent accoucher de recommandations en vue de réformes. Ces Assises sont boycottées par de nombreuses organisations maliennes. Mais elles formuleront « des recommandations qui permettront de dégager un calendrier électoral » et sont « indispensables au retour de la paix et de la stabilité dans notre pays », selon le colonel Goïta. « Le retour à l’ordre constitutionnel est et demeurera ma priorité absolue », assure-t-il