Depuis l’avènement au poste de Premier ministre de Choguel K Maiga, on assiste à un nouveau mode habillement. Ministres, directeur des présidents et membres d’institution de la République, ont tous brusquement changé leur tenue vestimentaire. Cette nouvelle mode allait sans doute passer inaperçue, si elle n’était pas accompagnée par le slogan « Malikura » et surtout si le Pm ne se vantait pas d’avoir poussé les Maliens à consommer malien. En effet, la belle initiative, qui est loin d’être une marque déposée du Mali pour qui connaît le pays des hommes intègres, butte à certains nombres d’obstacles qui freinent son expansion, notamment la disponibilité de la marchandise et surtout le prix. Il faut le dire et de suite : au Mali ces habits ne sont à la portée du citoyen lambda qui tire déjà le diable par queue pour joindre le deux du quotidien. C’est du moins ce qu’on a pu constater lors du salon du coton, il y a à peine deux mois, à l’Hotel de l’Amitié de Bamako. Au niveau des stands une chemise «l’Adema in Mali » coutait la bagatelle de 15 000 FCFA. Pour ce qui concerne les boubous, il fallait au moins défalquer entre 60 000 et 90.000 FCFA, selon les modèles.
Et ce n’est pas tout. La belle initiative, à moins de relever du populisme, devrait être accompagnée par une politique de transformation du coton malien, non seulement pour créer des emplois mais et surtout pour inciter les Maliens à consommer malien. Et jusqu’ici, aucun signal dans ce sens. Pour rappel, le Mali, premier producteur de coton du continent, ne transforme que 2% de sa production. En attendant, les Maliens préfèrent plutôt s’habiller dans les boutiques de friperies, autrement les déchets en provenance de l’Occident.