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Refondation : Les attentes des femmes
Publié le mercredi 15 decembre 2021  |  Mali Tribune
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Au Mali, les femmes sont davantage exposées que les hommes à la pauvreté, aux maladies et aux discriminations. Leurs droits sont souvent bafouillés. Leur horizon obstrué, leurs voix réduites au silence. Après deux reports, les Assises nationales pour la Refondation ANR se tiennent enfin ce mois de décembre. Les Maliennes partent avec beaucoup d’attentes et d’espoir…
Les femmes sont autant préoccupées par la situation socio-politique du Mali que les femmes. Elles sont unanimes pour dire qu’il faut les inclure au même titre que les hommes dans cet événement fondateur du Mali nouveau.



Nanténin Niambélé, assistante plaidoyer genre à l’ONG Femme, Droit, Développement à Wildaf pense que le Mali a besoin de l’apport de tous ses fils et filles. « Il faut l’union de toutes les forces vives de ce pays. Qu’on arrive à un consensus, faire taire les considérations, arrêter les querelles de personnes et avoir un seul objectif. Comment relever le Mali », explique Mme Niambélé. Pour elle, il faut n’avoir en vue que l’intérêt du Mali, l’union du Mali. « Que l’on se mette autour de la table pour parler de l’avenir de ce pays. Avec les assises j’espère que le sursaut national sera au rendez-vous pour que le Mali soit sur une ligne droite », ajoute-t-elle.



Nansa Konaté, secrétaire générale du Collectif des femmes du Mali (Cofem), espère que les ANR vont mettre l’accent sur la prise en compte du genre dans les différentes instances des assises. Il faut que ce soit l’occasion « pour que les préoccupations des femmes soient prises en compte », souhaite Mme Konaté.

Mme Diallo Kama Sakiliba, vice-présidente de l’Organisation panafricaine des Femmes (OPF), un organe spécialisé de l’Union africaine, ajoute que les Assises nationales de Refondation (ANR) doivent permettre d’établir « un diagnostic rigoureux des problèmes du Mali, d’analyser les causes et conséquences des crises de façon participative et inclusive, de proposer des solutions de sortie de crise avec un plan d’action national et un chronogramme de mise en œuvre précis ».



De son côté, Massira Touré, membre de la Jeune chambre internationale (JCI), juge qu’il est nécessaire de tenir les assises. « Tout le monde doit être écouté : hommes, femmes, Maliens de tous les horizons. Tout le monde a son mot à dire. Je pense principalement que les femmes doivent être écoutées et qu’elles doivent être majoritairement représentées par ce que notre société est configurée de sorte que la stabilité de la famille dépend en fait de l’épanouissement de la femme. Lorsque la femme est stable et épanouie nous avons une famille plus ou moins normale, plus ou moins stable. Lorsque nous avons une famille stable dans une communauté, nous avons une communauté stable et un pays stable. Donc je trouve que la parole des femmes doit être mise au cœur des assises », analyse Massira Traoré.

Mme Sangaré Aïcha Koné et les membres de son association Groupe Benkadi attendent aussi des Assises nationales la « prise en charge des problèmes des femmes, la participation active des femmes aux prises de décisions, favoriser des relations de soutien mutuel ».



« A ce jour, aucun gouvernement n’a pleinement mis en œuvre ses engagements pour l’égalité des sexes. Le combat pour les droits des femmes est essentiellement porté par les femmes elles-mêmes. Or les rôles de pouvoir sont majoritairement occupés par les hommes. Avec, pendant et après ces Assises nationales pour la Refondation du Mali, nous demandons au chef d’Etat et du gouvernement de placer les droits des femmes au cœur de leurs engagements et de prendre les mesures nécessaires pour faire de l’égalité des sexes une réalité dans tous les domaines de la vie », a formulé l’association Benkadi.



Aminata Agaly Yattara

Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalistes pour les Droits Humains et NED
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