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60e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO : le succès de la diplomatie malienne sous la houlette d’Abdoulaye Diop, le missi dominici du Colonel Assimi Goἲta.
Publié le jeudi 16 decembre 2021  |  le pelican
Cérémonie
© Autre presse par DR
Cérémonie d`ouverture du 60è Sommet ordinaire de la CEDEAO
La cérémonie d`ouverture du 60 ème Sommet ordinaire de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`ouest (CEDEAO) s`est déroulée ce dimanche 12 décembre 2021, à Abuja, la capitale du Nigéria.
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A l’issue du sommet extraordinaire du 7 novembre 2021, la CEDEAO avait pris des sanctions ciblées contre des dirigeants de la transition malienne et prévoyait d’en rajouter à l’occasion de son sommet ordinaire qui a eu lieu le 12 décembre 2021. Mais cela a été différé de justesse grâce à une diplomatie active sous la houlette du Ministre Diop.
En effet, depuis le sommet extraordinaire de la CEADEAO du novembre dernier, le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale du Mali, Abdoulaye Diop, a entrepris des démarches auprès des Chefs d’Etat ouest-africains en vue d’éviter au Mali des sanctions supplémentaires.



De Dakar à Abuja, en passant par Accra et Abidjan, le chef de la diplomatie malienne a fait le tour des capitales ouest-africaines au nom du Président de la Transition. Ce périple diplomatique avait un seul objectif : éviter au Mali des sanctions supplémentaires, en l’occurrence des sanctions économiques et financières qui devaient être infligées au pays à l’issue du sommet extraordinaire de la CEDEAO qui a eu lieu, le dimanche 12 décembre 2021, à Abuja.

Le message était clair pour le Ministre, il s’agissait de convaincre les chefs d’Etat et les diplomates de l’inopportunité des sanctions économiques contre le Mali dans cette période de crise sécuritaire aigue, de comprendre la situation du pays et de l’accompagner dans ce sens. Pour ce faire, il fallait faire des concessions et les autorités ont fait un pas dans ce sens. Selon le dernier communiqué issu du sommet extraordinaire de la CEDEAO, une communication officielle a été adressée à l’Organisation sous-régionale par les autorités maliennes le 9 décembre « pour l’informer que le chronogramme des élections sera transmis au plus tard le 31 janvier 2022, et pourrait être discuté avec une mission de la CEDEAO. »

Ainsi, même si l’organisation sous régionale n’adhère pas visiblement à cette proposition des autorités maliennes, on peut affirmer que cette lettre adressée à la CEDEAO a pesé dans la prise de la décision finale de la CEDEAO, car elle a permis de différer les sanctions économiques financières en janvier 2022. Cela est donc un succès de la diplomatie malienne. Toutefois, la menace de ces sanctions pèse sur le pays. Le communiqué de la CEDEAO est sans équivoque : « si la fin décembre 2021 aucun progrès tangible n’est réalisé dans la préparation des élections, des sanctions additionnelles seront imposées dès le 1e janvier 2022 ».

Il ne faut donc pas crier victoire, ce n’est qu’un succès diplomatique et non une victoire car le rapport de force continue. Les autorités doivent donc continuer le dialogue. Le Ministre Diop doit reprendre son bâton de pèlerin avant la fin de ce mois, ça y va de l’intérêt du pays.

Le Ministre a une marge de manœuvre, il y a de quoi à proposer à la CEDEAO pour qu’elle concède à nouveau. Vu que la posture des autorités relative à la tenue des élections est subordonnée aux Assises Nationales de Refondation, il faut donc demander au panel de l’organisation de ces Assises de fournir des recommandations provisoires qui ont trait à la conduite de la transition avant la fin de ce mois et sur la base desquelles un chronogramme détaillé pour l’organisation des élections sera fourni à la CEDEAO avant l’échéance prévue pour l’application des sanctions économiques et financières. Et ce serait un succès diplomatique de plus pour le pays qui lui permettrait d’éviter les sanctions susmentionnées.

Ce qu’il faut enfin retenir, c’est que cette posture, plus ou moins clémente de la CEDEAO, prouve qu’elle est prête à accompagner la transition pourvu que les autorités jouent le jeu de la transparence, c’est-à-dire, établir un calendrier pour l’organisation des élections en vue de remettre le pouvoir aux civils.

Bouakary Ouattara, Doctorant en Histoire des Relations Internationales,

Université Houphouët Boigny d’Abidjan Cocody
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