Dans le combat face aux jihadistes, les armées africaines, principales contributrices d’hommes au sein de la Minusma, paient le plus lourd tribut. Combien sont-ils à être morts au champ d’honneur ? Quels sont les contingents qui ont perdu le plus de soldats ?
Mardi 7 décembre dans la matinée, un convoi logistique de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) file à vive allure sur la route qui relie Douentza à Sévaré, dans la région de Bandiagara. L’un des véhicules percute un engin explosif improvisé. Le bilan est lourd : sept morts parmi les Caques bleus du contingent togolais, et trois autres grièvement blessés. La veille, un soldat égyptien est décédé de ses blessures à l’hôpital de Dakar où il avait été évacué le 22 novembre dernier après que son bataillon soit tombé dans une attaque du même type, mais cette fois dans la région de Kidal.
159 Casques bleus tués
Lorsqu’un soldat occidental tombe sous les balles des jihadistes, l’écho médiatique et politique est presque immédiat. En revanche, la macabre litanie du décompte des soldats africains tués au combat sur le terrain malien déclenche rarement un réel émoi. Derrière les bilans qui s’égrènent, ce sont autant d’hommes enterrés dans le quasi-anonymat.
Mines, attentats suicides, tirs de mortier et pluie de roquettes sur les camps de l’ONU… La Minusma est la plus dangereuse du monde pour les soldats qui la composent. En sept ans, 159 Casques bleus ont été tués, selon le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO). Et la majorité des victimes sont africaines, au sein d’une mission où le gros des troupes est formé de soldats envoyés par les pays du continent. Les Tchadiens, dont les bataillons d’infanterie sont localisés à Aguelhok, Kidal et Tessalit, dans l’une des zones les plus dangereuses, paient le plus lourd tribut : 60 d’entre eux ont été tués sous Casque bleu. Plusieurs dizaines d’autres lors des combats de 2013 dans le Nord du Mali.