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Sahel : après le retrait français, le Mali tenté de négocier avec Al-Qaïda
Publié le dimanche 19 decembre 2021  |  L'opinion
Amadou
© Autre presse par DR
Amadou Koufa (à gauche) et Iyad Ag Ghali, deux chefs d’importants groupes terroristes au Mali.
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Le gouvernement malien et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaïda, souhaitent entamer un dialogue. Mais pas à n’importe quelles conditions. La France y est toujours opposée

Emmanuel Macron a annulé son déplacement au Mali, initialement prévu ce lundi, officiellement pour des raisons sanitaires. Alors que la France y réduit sa présence militaire, le Tchad prévoit d’y déployer 1 000 soldats supplémentaires. Devant l’impasse stratégique, les voix s'élèvent pour créer les conditions d’un dialogue politique entre le gouvernement malien et Al-Qaïda. « Des pourparlers de haut niveau pourraient permettre de conclure des accords avec les jihadistes et d’épargner des vies », souligne l’International Crisis Group dans un nouveau rapport.
Presque neuf ans après le début de l’intervention française au Mali, la victoire contre les jihadistes s'éloigne chaque jour un peu plus. L’armée tricolore a certes de nombreux succès tactiques mais elle n’a pas réussi à mettre en déroute les jihadistes, perdant un large crédit auprès de l’opinion publique du pays sahélien. Depuis 2012, plus de 11 000 personnes sont décédées dont 6000 lors des deux dernières années. « Emmanuel Macron voulait opérer un retrait du Mali dès 2017 mais il n’y est pas parvenu, confie un diplomate français. On a perdu la guerre malgré l'élimination de nombreux terroristes. Cela sonne la fin d’un modèle d’intervention avec le retrait de Barkhane de plusieurs villes du nord Mali. »

Face à l’impasse stratégique, des leaders d’organisations internationales (ONU, Union africaine) et des personnalités sahéliennes recommandent de négocier avec les terroristes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda), comme Donald Trump l’a fait avec les Talibans par l’intermédiaire du Qatar. Emmanuel Macron ne devrait pas préconiser cette voie en pleine campagne électorale. Cela ne passerait pas auprès de l’opinion française après le prix du sang versé par les soldats. La pression des militaires est également forte pour pérenniser leur présence, terrain idéal pour le rodage des équipements et dispositifs. Il y a aussi la peur de ce qui pourrait se passer ensuite à la lumière de l’Afghanistan où les choses ne sont pas déroulées comme prévu. Du côté malien, certains politiques, oulémas soufis et personnalités laïques s’y opposent.

Selon Paris et Washington, toute négociation avec la haute hiérarchie du GSIM, donc avec les dirigeants d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), semblent vaines. «La France affiche une intransigeance de façade mais ne s’oppose pas à des compromis locaux pour faire baisser la tension sécuritaire
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